Au lendemain de la crise financière qui a secoué le monde des finances, le FMI, doit revoir son mandat afin d'améliorer la prévention en matière des risques systémiques et financiers, et mieux encore, renforcer la riposte en cas de crise. A cet effet, le Directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn a présenté, lors d'une allocution à l'Assemblée annuelle du Comité de Bretton Woods à Washington, sa conception d'un FMI rénové pour l'après-crise. En effet, selon M. Strauss-Kahn, cette conception est adaptée aux défis auxquels les 186 pays membres du FMI seront confrontés au lendemain de la crise, et elle permettra à l'institution de se réorganiser pour être plus efficace, mais qui reste fermement ancrée dans la mission fondamentale assignée au FMI par ses fondateurs . Il a ajouté que ce "mandat rénové" devrait porter sur l'ensemble des politiques qui, sur le plan macroéconomique et au niveau du secteur financier, influent sur la stabilité mondiale dans le monde moderne et devrait renforcer le rôle du FMI en tant que "garant de la stabilité systémique". Toutefois, la modernisation du mandat du FMI selon son Directeur général, doit être basée sur trois grandes priorités, à savoir l'amélioration de la prévention des crises ; le renforcement de la riposte en cas de crise, et le renforcement du système monétaire international. Ainsi, pour améliorer la prévention des crises, le FMI devrait améliorer sa surveillance des risques systémiques et financiers, "nous avons émis l'idée d'une nouvelle procédure de surveillance multilatérale, a-t-il dit, pour évaluer d'une façon radicalement différente les effets systémiques des politiques nationales". Cette procédure compléterait la surveillance que le FMI exerce au niveau de chaque pays ainsi que les efforts déployés par le G-20, notamment le processus d'évaluation réciproque mis en place récemment, en estimant que le FMI a son rôle à jouer dans la recherche de solutions à un éventail plus large de problèmes internationaux qui nécessiteraient "une approche multilatérale plus vigoureuse pour parvenir à des solutions durables". Par ailleurs, M. Strauss-Kahn a insisté sur la nécessité de "mieux comprendre comment les risques se diffusent à travers tout le système". En ce qui est de renforcer la riposte en cas de crise. M. Strauss-Kahn a souligné que si une crise venait à frapper le système tout entier, le FMI serait amené à accorder des prêts dont la rapidité, la portée et l'ampleur devraient largement dépasser toutes les hypothèses antérieures. "Nous étudions actuellement diverses possibilités, dont celle de lignes de crédit à court terme pour plusieurs pays", a-t-il précisé. Sur la troisième priorité à savoir de renforcer le système monétaire international. M. Strauss-Kahn a souligné qu'en dépit de problèmes épisodiques, le système monétaire international actuel avait "fait preuve de sa solidité pendant la crise". En revanche, pour l'avenir, si un nouvel actif de réserve émis à l'échelle mondiale était nécessaire, le Directeur général dira qu'"il est intellectuellement sain d'explorer ce genre d'idées aujourd'hui, dans la perspective des besoins futurs éventuels du système mondial" en soulignant, qu'un mandat rénové du FMI manquerait de légitimité si l'institution ne pouvait répondre aux "griefs qui s'expriment de longue date" concernant sa gouvernance. Il convient de souligner que le Directeur général a fait observer qu'"il n'est pas toujours facile de concrétiser ces engagements" en donnant comme exemple, la réforme de 2008 des quotes-parts et de la représentation au FMI n'est toujours pas entrée en vigueur. Il a, dans ce cadre, appelé au "soutien actif de l'ensemble des pays membres pour réformer durablement la gouvernance", a-t-il noté. Par ailleurs, Dominique Strauss-Kahn a évoqué l'importance du multilatéralisme. "Si la crise actuelle nous a appris quoi que ce soit, c'est que le monde a besoin de plus encore de multilatéralisme aujourd'hui qu'au moment de la création des institutions de Bretton Woods en 1944". Prenant note de la collaboration internationale "sans précédent" pendant la crise, M. Strauss-Kahn a déclaré que le XXIe siècle exigera "plus, et non moins de collaboration de ce type. Plus, et non moins de multilatéralisme. Plus et non moins de FMI", a-t-il conclu.