Omar Racim. Voici l'une des figures du paysage artistique algérien pas ou très peu connue contrairement à son frère, Mohamed. Afin d'approcher et de faire connaître cet homme qui avait plusieurs cordes à son arc, un colloque international de deux jours (samedi et dimanche) a été organisé pour la première fois au Palais de la culture Moufdi Zakaria.Initié par le ministère de la Communication de concert avec le ministère de la Culture et le Laboratoire des constructions modernes d'Alger, ce rendez-vous a regroupé une trentaine de personnalités et d'universitaires qui, chacun de son côté, a exploré les engagements à la fois artistiques, journalistiques et politiques de cet homme, qui était selon l'assistance d'une discrétion absolue."Omar Racim fait partie des gens dont on parle très peu. Son style est d'ailleurs beaucoup plus maghrébin que celui de son frère " a souligné le peintre Ali Khodja, neveu de l'artiste.Tous s'étaient par ailleurs accordés à dire, que très peu de travaux ou d'archives existent autour de cette personnalité qui avait été condamnée à mort par les Français au lendemain de la deuxième Guerre mondiale et qui a longtemps collaboré aux journaux, "El Moubachir", El Hak d'Oran et Dou el fekar. " Son influence sur la résistance populaire en Algérie, ses écrits contemporains, sa peinture et revendication identitaire, ses engagements francs contre le sionisme ont fait de lui un homme hors du commun " avait rappelé l'assistance qui a souligné que l'homme avait même fait des enregistrements à la radio dont les archives sont introuvables aujourd'hui. Selon Azzedine Mihoubi, secrétaire d'Etat chargé de la Communication, Omar Racim " était un intellectuel, un politique né et un journaliste qui avait des prises de position franches, notamment en faveur du Proche-Orient. Il est le premier à avoir dénoncé en 1913 le sionisme et son danger, il était un vrai éclaireur des consciences. Il avait une vision et une philosophie de la vie. Il a été torturé, emprisonné et condamné à mort. C'est une personnalité qui mériterait plus d'approfondissement, qu'elle fasse l'objet de recherche et de thèses à l'université, que ce soit en tant que précurseur dans l'art de la miniature, et de la publicité ou dans l'utilisation du trait maghrébin." avait-il soutenu ajoutant qu'il souhait que " l'Université algérienne s'intéresserait beaucoup plus à cette figure là. Si ce ne sont pas les Algériens, qui va le faire?" nous a-t-il confié. Les intervenants ont longuement parlé du combat et des positions de Omar Racim, vis-à-vis de l'université islamique du début su XXe siècle, sa relation avec le courant réformiste, son parcours, notamment avec le journal "El Moubachir" et son influence sur la résistance populaire en Algérie, ses écrits contemporains, sa peinture et revendication identitaire etc. Né à Alger en 1884 Omar Racim était un illustre peintre algérien versé comme son frère dans l'art de la miniature et de l'enluminure, cet autre style pictural où un dessin exécuté à la main, qui décore ou illustre un texte la plupart du temps manuscrit. Les techniques de l'imprimerie et de la gravure feront presque disparaître l'enluminure. Toutefois, il existe quelques livres imprimés qui en sont ornés. Notons enfin qu'une exposition de ses œuvres est organisée au Musée des antiquités algériennes. Rebouh H.