La nouvelle exigence israélienne relative à la libération du soldat Gilad Shalit détenu par les factions de la résistance palestinienne comme préalable à l'ouverture des terminaux a éloigné la date de l'annonce d'une trêve dans la bande de Ghaza, ont estimé des sources palestiniennes et égyptiennes. "Israël ne conclura aucun accord de trêve avec le Hamas et n'ouvrira pas les points de passage sans que soit libéré le soldat Gilad Shalit", a souligné le Premier ministre israélien, Ehud Olmert. Le mouvement Hamas a, de son coté, estimé que l'exigence de la libération du soldat israélien n'est autre qu'une "mise à mort programmée de tout éventuel accord", après avoir affiché auparavant son optimisme quant à l'approche de cette échéance, les principaux obstacles ayant été surmontés. Refusant "ces atermoiements israéliens", le Hamas a réitéré, dimanche, par la voix de son dirigeant Mahmoud Al-Zahar, présent au Caire parmi la délégation participant aux négociations de presse, son rejet de la nouvelle condition posée par l'Etat hébreu pour accepter un accord de trêve. Dans des déclarations à la presse, M. Al-Zahar a indiqué que le Hamas refuse de lier la question du soldat israélien à la conclusion attendue de l'accord. Il a souligné, dans ce contexte, que le Hamas oeuvre pour la conclusion d'un accord de trêve "équilibré loin de toute menace israélienne", estimant que l'accord est désormais fonction de la volonté d'Israël de lever les obstacles dressés dernièrement. Le dossier de l'échange des détenus n'a pas été abordé avec les responsables égyptiens, selon des sources palestiniennes citées par les médias locaux qui font, par ailleurs, état d'un statut quo concernant cette question, le Hamas ne voulant guère renoncer au préalable de l'élargissement par Israël d'un millier de détenus, dont des femmes, des enfants, des ministres et des parlementaires. Par ailleurs, le chef du département des négociations de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), Saëb Erekat, a rejeté la nouvelle condition israélienne de lier l'ouverture des terminaux à la libération du soldat Shalit. M. Erekat a dénoncé "un chantage israélien" qui, a-t-il estimé, "s'inscrit en porte-à-faux avec l'esprit et la lettre de l'accord des terminaux de 2005 mais aussi avec l'initiative égyptienne". Les chances de parvenir à une trêve entre Palestiniens et Israéliens à Ghaza sont également tributaires du problème de la durée de la trêve, Israël ayant rejeté à nouveau la conclusion d'un accord de trêve d'une année et demi comme proposé par le Hamas, préférant une trêve ouverte. L'Egypte en a informé le Hamas qui a qualifié la réponse de "négative" tant elle minimise les chances de proclamation de la trêve lundi ou au plus tard mardi. Le mouvement Hamas a, d'autre part, fait observer la coïncidence entre le nouveau préalable posé par Israël (libération du soldat Shalit) et son refus de la durée limitée de la trêve avec une escalade militaire contre Ghaza, ce qui compromet encore plus les chances de la trêve. L'adjoint chef du bureau politique du Hamas, Moussa Abou Marzouk, qui a présidé la délégation du mouvement aux négociations du Caire, avait affirmé samedi au Caire que l'Egypte sera le "garant de l'accord de la trêve". Des membres du Hamas avaient regagné samedi Ghaza alors que les autres sont restés pour poursuivre les consultations avec les négociateurs égyptiens pour élaborer la mouture finale de l'accord de la trêve. R.I.