Dans son annuaire sur lAvenir de lenvironnement mondial, le PNUE (Programme des Nations unies pour lEnvironnement) rappelle, à son tour, limportance de mettre en uvre un « New Deal » écologique mondial et lurgence dune transition vers une économie verte. Dans son rapport annuel présenté à Nairobi (Kenya) lors de la réunion de la 25e session de son Conseil dadministration (16 au 20 février) à laquelle participent une centaine de ministres et un millier de délégués de 1440 pays, le PNUE souligne limportance de mettre en uvre un New Deal écologique mondial et lurgence dune transition vers une économie verte, faible en carbone et économe de ses ressources de passer à une économie verte, prévient dans un communiqué, Achim Steiner, Secrétaire général adjoint des Nations unies et directeur exécutif du PNUE. Concernant les déchets, létude estime que si les tendances se maintiennent, dici 2030, la Chine devrait générer annuellement 500 millions de tonnes de déchets solides et lInde, environ 250 millions. La population mondiale générera plus de deux milliards de tonnes de déchets par an. Toutefois, cette tendance a atteint un plateau, sans doute grâce à la minimisation des déchets et au recyclage » , commente le rapport qui prône en faveur de la dématérialisation des services et de léconomie circulaire. Cette économie mettrait côte à côte des entreprises et des usines de manière à ce que les résidus de chacune servent de matières premières aux autres. Dans le bâtiment, le PNUE reconnaît quil y a eu des avancées positives au sein du secteur de la construction et notamment dans le domaine de lefficacité énergétique. Le rapport cite lexemple du Canada, de la France et du Royaume-Uni qui ont lancé des programmes pour favoriser les bâtiments à énergie neutre. Il incite également au biomimétisme, qui consiste à imiter la nature. Exemple est donné du système de climatisation naturelle du centre commercial dune termitière. « Le bâtiment consomme environ 90 % moins dénergie quune structure comparable », souligne le PNUE. Le rapport pointe, par ailleurs, les progrès accomplis sur les matériaux de substitution qui permettraient de produire du ciment à des températures inférieures au niveau actuellement de 1 000 degrés. Le rapport annuel constate que le transport est responsable de plus de 20 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. En 2005, « la flotte mondiale était estimée à 650 millions de véhicules routiers, on prévoit que ce nombre aura doublé en 2030 », précise le rapport. Dici à 2030, « près de quatre milliards dindividus vivraient dans des régions pauvres en eau, surtout en Asie méridionale et en Chine », précise lAnnuaire du PNUE qui montre aujourdhui que près de 880 millions de personnes nont pas accès à eau potable et 2,5 milliards sont privées dinstallations sanitaires domestiques améliorées. Léconomie et la préservation de la ressource doivent donc constituer une priorité, notamment pour lindustrie. Et de citer lexemple dune industrie papetière finlandaise qui a réussi à faire 90 % déconomie sur sa consommation deau en passant dun traitement chimique à un traitement thermomécanique des pâtes à papier et traitant de façon biologique ses eaux usées. LAnnuaire mentionne aussi lexemple dun fabricant de textile indien qui a réussi, en utilisant du zinc plutôt que de laluminium dans ses tissus synthétiques, a diminué de 80 % sa consommation deau.Autres sujets de préoccupation : les écosystèmes. Aucun progrès na été fait puisque le PNUE note quen 2008, comme en 2005, 60 % des écosystèmes, incluant les forêts et les sols, en passant par les récifs de corail et les prairies, sont endommagés ou en train de se dégrader. LAnnuaire estime que les terres agricoles couvrent près du quart de la surface de la planète et rappelle que ce sont les populations pauvres dans les zones rurales qui dépendent le plus du bon état des écosystèmes : 90 % dentre elles tirent une partie de leurs moyens de subsistance des forêts. «Les recettes tirées de la nature comptent pour plus de la moitié des revenus des démunis du monde habitant la campagne», précise le rapport. Rappelant que la population atteindra plus de neuf milliards dici 2050, le PNUE indique quune gestion efficace des écosystèmes sera essentielle au cours de ce siècle. «La disponibilité des terres cultivables sera de 0,1 hectare par personne, ce qui nécessitera pour nourrir la population mondiale une augmentation de la productivité agricole impossible à atteindre avec des moyens conventionnels».Concernant le changement climatique, létude rappelle notamment que des études effectuées en 2008 indiquent que le puits principal, les océans, absorbe 10 millions de tonnes de CO2 de moins quavant. Il fait état de linquiétude montante des scientifiques sur les émissions de méthane et un autre puits de carbone : les forêts. Les hausses de températures affecteraient les arbres et les pousseraient à la photosynthèse, de façon que la séquestration du carbone se termine plus tôt durant lété. Ce stress rendrait les forêts plus vulnérables et la pollution aux maladies et aux insectes, et diminuerait le potentiel de stockage de carbone de celles-ci, commente le rapport. LAnnuaire mentionne aussi les liens entre les désastres naturels, la dégradation de lenvironnement, les conflits et la vulnérabilité humaine ou sociale, ainsi que limportance de la prévention en cas de désastre. Ahmed Saber