La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton met en garde la Corée du Nord contre toute provocation et l'appelle à reprendre le dialogue avec son voisin du Sud. En visite à Séoul, troisième étape de sa tournée en Asie après Tokyo et Djakarta, Hillary Clinton a affirmé que Pyongyang devait respecter son engagement de démanteler son programme d'armement nucléaire. "Le problème le plus pressant est que le démantèlement de leurs installations nucléaires se poursuive et qu'un accord complet, et vérifiable, sur la fin de leur programme nucléaire soit conclu", a déclaré Clinton lors d'une conférence de presse conjointe avec le ministre sud-coréen des Affaires étrangères, Yu Myung-hwan. Depuis sa prise de fonctions fin janvier, la secrétaire d'Etat de Barack Obama a offert à la Corée du Nord une normalisation des relations, une aide économique et humanitaire ainsi qu'un traité de paix formel avec la Corée du Sud en échange de son renoncement au nucléaire. Vendredi, elle a toutefois affirmé que le régime devait mettre un terme à ses déclarations agressives. La veille, Pyongyang avait accusé les Etats-Unis de préparer une attaque nucléaire, et assuré que le Nord était prêt à la guerre contre le Sud. Clinton a également estimé provocatrices et inopportunes les récentes menaces nord-coréennes de procéder à un tir d'essai de missile à longue portée. "La réussite de la Corée (du Sud) en matière de démocratie et de prospérité contraste vivement avec la tyrannie et la pauvreté qui règnent du côté Nord de la frontière", "La Corée du Nord n'aura pas une relation différente avec les Etats-Unis tant qu'elle insultera la République de Corée et refusera tout dialogue avec elle." La secrétaire d'Etat a en outre annoncé que Stephen Bosworth, ancien ambassadeur à Séoul, était nommé au poste d'émissaire de Washington au sein des pourparlers à six, qui visent à obtenir le démantèlement du programme nucléaire nord-coréen. Bosworth remplacera Christopher Hill à ce poste, où il négociera avec ses homologues des deux Corées, du Japon, de Russie et de Chine. Ce cadre de négociations, qui propose à Pyongyang d'échanger son programme nucléaire contre une aide humanitaire et économique et un retour dans le concert des nations, est toutefois aujourd'hui dans l'impasse. Clinton avait auparavant rencontré les responsables militaires sud-coréens et américains chargés de surveiller la frontière fortifiée qui divise la péninsule coréenne depuis 60 ans. Quelque 28.000 soldats américains se trouvent dans le pays aux côtés de 670.000 militaires sud-coréens. L'armée nord-coréenne compte de son côté 1,2 million d'hommes. Hillary Clinton s'est par la suite entretenue avec le président Lee Myung-bak. La diplomate américaine quittera dans la journée Séoul pour se rendre en Chine, dernière étape de son voyage en Asie.