La crise économique qui a fait des ravages au sein des entreprises américaines, en particulier avec son lot de licenciements et de fermetures a contraint, il faut le dire, bon nombre d'hommes d'affaires à choisir de nouvelles destinations. Parmi celles-ci l'Algérie figure en bonne place sur l'agenda de ces investisseurs. Une délégation de pas moins de 30 hommes d'affaires séjourne en Algérie après une première visite consacrée, l'année passée, à la prospection. Cette seconde visite se veut le couronnement d'un travail déjà entamé par les hommes d'affaires des deux pays. Ainsi, des accords importants seront conclus dans divers domaines hors hydrocarbures, faut-il le préciser. Selon le président du Conseil d'affaires algéro-américain, Smaïl Chikhoune, invité de la Chaîne III de la Radio nationale, «le 1er mars sera signé un accord pour le nettoyage des cimenteries qui sera beaucoup plus un transfert de technologie américaine en Algérie avec une réduction de la durée de nettoyage de 15 jours à 2 seulement». Et ce n'est pas tout. Dans le domaine agro-alimentaire, le président du Conseil a révélé l'aboutissement d'un grand projet pour la production laitière. «Une grande ferme de 1000 vaches laitières sera créée avant la fin de l'année en plus de l'intention d'installer une usine de production de tubes en acier dont les discussions seront menées avec le ministère des Ressources en eau». Smaïl Chikhoune a estimé le coût de ces investissements à «500 millions de dollars» en attendant que d'autres voient le jour. Il s'agit notamment de l'industrie automobile dont un représentant de la marque Chrysler est à Alger pour étudier le marché. «L'Algérie est, selon lui, un marché prometteur malgré la crise. Avec 140 000 véhicules vendus annuellement notre pays est à même d'attirer des investissements dans le secteur automobile», a-t-il souligné. L'Algérie a entre ses mains des atouts à faire valoir et une «volonté des deux parts existe pour diversifier les échanges qui restent dominés par les hydrocarbures avec 22 milliards de dollars». D'où cet intérêt affiché également du côté des hommes d'affaires algériens pour conquérir le marché américain. Pour l'heure, le niveau des exportations hors hydrocarbures est timide avec seulement près de «100 milliards de dollars mais l'expérience entamée a montré que certains produits peuvent se faire une place aux Etats-Unis comme les dattes, l'huile d'olive et les olives». Une grande chaîne de distribution américaine, «Cosco» en l'occurrence pourra se charger de cette mission. Le président du Conseil d'affaires algéro-américain n'a pas manqué, par ailleurs, à montrer du doigt certaines lacunes qu'il faudrait impérativement lever pour booster les investissements directs. Il citera comme exemple «le foncier industriel» en appelant à sa «libéralisation», ou encore à prendre les mesures idoines pour «un meilleur fonctionnement des banques». L'Etat, a-t-il déclaré, «doit agir rapidement pour intéresser davantage les investisseurs étrangers». Abdelghani M.