La tension qui sest emparée des cours des produits de première nécessité sur le marché international durant la période 2007/2008 sest vite répercutée sur le marché financier et du crédit. Dans le rapport sur la situation du marché bancaire, la Banque dAlgérie fait part dune nette augmentation des crédits destinés au financement du commerce extérieur. Sur un total de crédits à léconomie évalués à 2 550 milliards de dinars (31,3 milliards de dollars) à la fin de lannée précédente (2008), un volume de 40%, soit 1 020 milliards de dinars, a été destiné au secteur en relation avec le commerce extérieur. Cette proportion a été consacrée principalement au financement de la facture des importations qui, durant cette période, a connu une hausse sensible du fait de laugmentation des prix quont observé successivement les produits de première nécessité sur le marché international. Dailleurs, cette part de crédits destinés à la couverture des opérations du commerce extérieur ont largement contribué à laugmentation du volume des crédits à court terme qui ont atteint durant cette période les 1 150 milliards de dinars alors que les crédits à moyen et long termes ont été de lordre de 1400 milliards de dinars. La répartition des crédits, telle quelle se présente, vient confirmer encore une fois la forte dépendance de léconomie nationale des importations, ce qui sest reproduit durant lannée 2008. Concernant la répartition des crédits à léconomie entre le secteur public et le privé, la note de la banque des banques sur la situation monétaire du pays durant lannée 2008 fait ressortir une nette croissance des crédits alloués aux entreprises tant du secteur privé que public. Celle du secteur public a atteint 1 200 milliards de dinars à la fin décembre dernier, soit 16,7 milliards de dollars, tandis que la dette du secteur privé a été de lordre de 1 380 milliards de dinars, un volume qui correspond à quelque 18,6 milliards de dollars. En conséquence, les experts de la Banque dAlgérie, dans lanalyse quils ont faite de la structure des crédits en question, ont tiré une conclusion qui na pas été tout à fait optimiste en estimant que le poids de ces dettes est relativement important en comparaison à la situation sur le terrain de lefficacité des entreprises algériennes, que ce soit en matière de croissance ou de productivité, enregistré durant cette année 2008. Dans la même note de la Banque centrale, un accent a été mis sur la masse monétaire et les niveaux quelle a atteints. Durant lannée 2008, lAlgérie enregistre ainsi une masse monétaire de 1 600 milliards de dinars, un équivalent de 22,3 milliards de dollars. Alors que le volume des devises étrangères en circulation sur le marché local est évalué à 3,3 milliards de dollars, il a été relevé une nette hausse du volume de liquidités au niveau des banques ainsi quen circulation en dehors du circuit bancaire. A cet égard, les rédacteurs du rapport de la Banque dAlgérie ont mis en avant les difficultés que la plus haute institution bancaire nationale rencontre dans sa démarche pour labsorption de cette masse monétaire et son intégration dans le circuit bancaire. Sur un autre plan, il y a lieu de noter que durant lannée 2008, les dépôts en banque ont enregistré une nette hausse avec des dépôts à vue dépassant les 3 000 milliards de dinars et des dépôts à terme estimés à 1 700 milliards de dinars, selon la banque dAlgérie. M. Amani.