L'Institut d'économie douanière et fiscale abritera le 15 du mois en cours, un atelier sur les privatisations des banques, qui sera animé par M. Aissa Hidouci, P-DG de Best Bank Tunisie, avec la participation de spécialistes concernés par le thème. Cet atelier qui intervient dans un contexte tendu, marqué par la multiplication des scandales financiers dans le secteur bancaire, sera sans doute l'occasion pour expliquer les défaillances enregistrées au niveau des banques publiques algériennes. Il faut dire aussi, que l'émergence dans notre pays d'établissements spécialisés dans le leasing, le refinancement hypothécaire, le capital-risque, l'assurance à l'exportation, les crédits domestiques a contribué à donner l'aptitude aux banques de mettre en place de nouveaux produits et de nouvelles prestations demandés par un marché en rapide évolution. On s'attend aussi à ce que le dossier de l'ouverture du capital du CPA soit évoqué au cours de cet atelier. Relancée il y a quelques mois après deux échecs, la privatisation du CPA devrait aboutir, en juillet 2007. Le ministère des Finances a confié, à la banque d'affaires Rothschild le pilotage de l'opération d'ouverture du capital du Crédit populaire d'Algérie qui est, selon une source proche du dossier, la banque publique la plus préparée pour la privatisation. Plusieurs banques étrangères, notamment françaises, américaines et espagnoles, sont intéressées par cette opération. Dans un souci de modernisation, il est prévu que trois de nos opérateurs principaux ouvrent largement leur capital. Le Crédit populaire d'Algérie (CPA) a terminé les périodes préliminaires, suivront la Banque du développement local (BDL) et la Banque nationale d'Algérie (BNA). Il s'agit de banques aux portefeuilles assainis, au bon niveau de performance et qui n'ont pas d'insuffisances internes. Les pouvoirs publics sont en train de relooker ces établissements pour avoir des partenaires de premier ordre à l'international. La privatisation des banques devient un événement impératif dans le but d'améliorer les services bancaires. Nos banques souffrent depuis des années de lacunes au niveau des services bancaires et financiers qui restent en dessous des standards internationaux, ce qui limite le développement économique. Partant de là, une privatisation réussie du CPA devrait non seulement permettre de développer ces services, mais d'ouvrir ensuite la voie à la privatisation de deux autres banques en 2007, à savoir la BDL et la BNA. De plus, la venue des investisseurs étrangers augmentera la part des banques privées sur le marché bancaire dominé à 90 % par les banques publiques. Les observateurs soutiennent que, même si le nombre d'établissements financiers privés a augmenté ces dernières années, cela n'a pas suffisamment développé le secteur. Par ailleurs, les experts observent que, si la privatisation de 51 % des parts du CPA peut drainer jusqu'à 1,5 milliard de dollars, le but de cette vente ne consiste toutefois pas à rapporter de l'argent à l'Etat, mais plutôt à renforcer le CPA en tant qu'acteur national et régional, avec l'aide d'un partenaire expérimenté dans le secteur bancaire. De plus, racheter le CPA permettra également au partenaire étranger d'éviter de perdre du temps à construire un réseau, une base de clientèle et à acquérir une bonne réputation. L'heureux acquéreur devrait néanmoins être l'un des acteurs principaux du secteur bancaire mondial.