La revue "Al Maghreb Al Mouahid" a publié dans son premier numéro une interview du président tunisien, Zine El Abidine Ben Ali, dans laquelle le chef de l'Etat tunisien affirme, que "le Maghreb est notre choix et notre soupape de sûreté", ajoutant que "les pays maghrébins se trouvent confrontés à des défis intérieurs et extérieurs qu'ils ne pourront relever qu'au moyen de l'unification des rangs et de la conjonction des efforts de tous". Dans l'une des parties de cette interview, le président tunisien a évoqué la question économique régionale en déclarant : "Nous avons pris envers nous-mêmes l'engagement de faire de l'UMA un pôle économique agissant. Pour nous, le développement du commerce bilatéral pose un jalon important sur le chemin de la construction d'une zone maghrébine de libre-échange, celle-là même qui constitue l'un des objectifs centraux . Ceci outre la réalisation des grands projets maghrébins qui revêtent une importance majeure dans la dynamisation du processus maghrébin et la réalisation de l'intégration et de la complémentarité des pays de la région". Il ajoutera que "dans ce contexte, nous prenons acte avec une profonde satisfaction, de l'évolution continue des échanges commerciaux de notre pays avec l'ensemble des pays maghrébins frères. Ces échanges ont ainsi totalisé pour les dix premiers mois de l'année 2008, un montant de 3,6 milliards de dinars, contre 2,8 milliards de dinars en 2007", affirme-t-il. Il fera remarquer que ces chiffres malgré leur importance, "restent bien en deçà de nos ambitions. Aussi, continuons-nous d'œuvrer à les promouvoir pour contribuer à développer le tissu commercial et économique maghrébine". De l'avis du président Ben Ali, nul doute que tout progrès en direction de la construction de l'ensemble économique maghrébin unifié, est de nature à mieux immuniser les économies des pays du Maghreb et à accroître leur compétitivité ; ce qui ne pourra que profiter à l'impulsion de l'emploi et au renforcement du développement social de la région. Il ajoute que dans le souci d'élargir l'aire de la construction de l'UMA, sur la base des affinités et liens solides de fraternité et de solidarité qui unissent les peuples de la région, "nous avons renforcés les organisations populaires et autres organisations de la société civile et structures non gouvernementales et nous les avons encouragées à contribuer de manière active à la concrétisation de ce choix. Ceci en plus des efforts que nous avons concentrés sur les projets qui ont un impact direct sur la vie des citoyens, afin de conforter en eux le sentiment d'appartenance à un ensemble unifié, de consolider la crédibilité de l'UMA et de consacrer sa portée stratégique". Parlant du retard enregistré dans la concrétisation de l'UMA, M. Ben Ali dira que tout retard enregistré dans le parachèvement de la construction de l'UMA implique un coût au plus haut niveau."Ainsi, au plan politique il n'échappe à personne que la non-émergence d'un ensemble maghrébin puissant et cohérent, réduit la capacité à faire face aux mutations profondes et rapides qui se produisent, aujourd'hui dans le monde et dont les Etats ne peuvent isolément relever les défis. De nos jours, en effet, il n'y a de place dans l'espace universel mondialisé que pour les entités unies et bien soudées. Car, la stabilité des Etats, leur invulnérabilité et leur bien-être sont tributaires, dans une large mesure, de leur degré d'intégration dans leur environnement", dira-t-il. Au plan économique, il rappelle que les chiffres et les indicateurs démontrent que l'absence d'intégration économique maghrébine fait perdre aux pays de la région, un taux de croissance annuel de 2 % à l'heure où s'aggravent les enjeux du développement et s'accentuent les pressions au niveau de chaque pays maghrébin, tout particulièrement en matière d'emplois et surtout d'emplois de jeunes, indique-t-il. Ajoutant que le taux des échanges commerciaux entre les Etats membres reste faible, n'excédant guère plus de 4% du volume total des échanges avec l'extérieur. Ahmed Saber