Le secteur agricole en Algérie a enregistré une croissance moyenne annuelle de 6% depuis 2000, année du lancement du Plan national de développement agricole et rural (PNDAR), qui a permis la réalisation d'un gain de plus de 500 000 ha pour la superficie agricole utile (SAU) du pays, soulignent avec satisfaction les responsables de ce secteur. Cette performance à laquelle s'ajoute la création de près d'un million d'emplois directs et indirects a été réalisée, malgré les quelques années de sécheresse qui ont affecté la production agricole, a indiqué le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, dans une déclaration à l'APS, sur les réalisations de son secteur durant ces dernières années. Le premier responsable du secteur a souligné que l'effort sera maintenu durant les prochaines années afin que cette croissance devienne structurelle, en mettant en synergie l'ensemble des actions pour le développement rural afin que les zones rurales deviennent attractives. En outre, quelque 328 000 exploitations agricoles ont été mises à niveau durant cette période et 365 000 ha ont été mis en valeur à travers la concession, selon un récent bilan dressé par le ministère. En matière de production, le plan a permis d'enregistrer par moment des excédents, notamment dans certains produits comme la pomme de terre (500 000 tonnes) et les dattes (516 000 tonnes). Ces résultats positifs ont encouragé les pouvoirs publics à poursuivre leur soutien à ce secteur stratégique, devenu l'une des priorités de l'Etat, que ce soit en matière de budgets alloués ou bien en matière de législation, dans le but d'inciter et de sécuriser les acteurs, créateurs de richesses. Ainsi, durant ces dernières années, le secteur a été marqué par l'adoption de la loi sur l'orientation agricole, la première du genre depuis l'indépendance du pays, qui a permis de définir plusieurs aspects relatifs à la régulation de l'activité agricole. Cet arsenal juridique, qui constitue une feuille de route nationale basée sur le recentrage des potentialités, vise également à asseoir les bases garantissant la sécurité alimentaire du pays et à renforcer la place de l'agriculture dans l'économie nationale. Outre la préservation des terres agricoles et leur vocation de production, cette loi protège aussi les agriculteurs et les éleveurs. L'importance de ce texte juridique réside également dans le fait qu'il constitue la base de la politique du renouveau agricole et rural, axée sur la libération des initiatives, la valorisation des ressources naturelles et la concession comme mode exclusif pour l'exploitation des terres du domaine privé de l'Etat. A cela s'ajoute une batterie de mesures incitatives tendant à sécuriser les créateurs de richesses (agriculteurs, éleveurs et industriels de l'agroalimentaire) et à les encourager à investir, s'investir et à moderniser leur activité. Il s'agit, notamment du lancement du crédit sans intérêts “RFIG” au bénéfice de tous les acteurs, de l'intensification de la mécanisation agricole à travers le renforcement du crédit leasing, ainsi que le renforcement de la mutualité rurale de proximité. En outre, pour protéger les revenus des agriculteurs en périodes de crise, l'Etat a installé un système de régulation des produits agricoles de large consommation, telle que la pomme de terre, et intégrera progressivement d'autres produits agricoles. Un intérêt particulier a été accordé aussi à certaines filières stratégiques comme le lait et les céréales, deux produits essentiels dans le menu quotidien des Algériens. La production céréalière est passée de 15 millions de quintaux en 2000 à 43 millions de quintaux en 2007, avant de tomber à 21 millions de quintaux en 2008 en raison de la sécheresse, sachant que les besoins de l'Algérie sont estimés à 60 millions de quintaux par an. Face à ce défi, les pouvoirs publics ont décidé, début 2009, de mettre le paquet sur cette filière, à travers un important dispositif visant l'intensification de la production. Par ailleurs, le quinquennat 2004-2009 a été marqué par la mise en place de la Stratégie nationale du développement rural durable, dont les principaux axes s'articulent autour de l'établissement d'un partenariat local et d'une intégration multisectorielle au sein des territoires ruraux et la valorisation de leurs ressources. Cette stratégie a permis de dessiner les axes de la politique dite de Renouveau rural, qui vise un développement harmonieux et équitable des campagnes par une meilleure gestion des affaires locales. Cette politique doit déboucher, à l'horizon 2013, sur l'amorce d'une transformation en profondeur des espaces ruraux. Il s'agit d'inciter les populations rurales à développer leurs régions et à améliorer leurs propres conditions de vie, en utilisant mieux les richesses privées et publiques disponibles sur place. Le tout est mis au service de la réussite de projets vitaux, appelés projets de proximité de développement rural intégré (PPDRI), dont 1 000 ont été réalisés à ce jour et 12 000 sont inscrits dans la période 2009-2014. Ainsi, pour réaliser les objectifs tracés par l'Etat dans ce secteur, sur lequel l'Algérie compte beaucoup pour sortir de sa dépendance des recettes pétrolières, des contrats de performance ont été signés, début 2009, pour les 48 wilayas du pays afin d'augmenter la production agricole de chaque wilaya, en tenant compte de ses spécificités et en associant l'ensemble des acteurs locaux. Ouzna Mesroua