Près de 110 000 agriculteurs et éleveurs sont concernés par les mesures de l'effacement de la dette dont le montant cumulé représente 41 milliards de DA, selon les chiffres du ministère de l'Agriculture et du Développement rural. Rappelons que la première opération d'assainissement de la dette des agriculteurs date de 2001 où ces derniers avaient bénéficié d'un effacement d'une dette d'un montant de 14 milliards DA. Ainsi, depuis 2001, les agriculteurs auront bénéficié d'une annulation d'une dette de 55 milliards DA.Sur un total de 41 milliards DA, un montant de 19,4 milliards DA représente les dettes contractées auprès de la Caisse nationale de la mutualité agricole (CNMA-banque). Cette dette globale sera rachetée par le Trésor public auprès des banques qui, en attendant la mise en oeuvre de cette opération, sont tenues de cesser les démarches auprès des agriculteurs et des éleveurs pour la récupération de leurs créances.Pour rappel, cette mesure entre dans le cadre du dispositif annoncé, samedi dernier à Biskra, par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, destiné à soutenir et à renforcer le secteur de l'agriculture et de l'élevage à travers des soutiens financiers couvrant plusieurs filières agricoles. Les banques devront suspendre toute opération de recouvrement de ces dettes, a-t-il ajouté devant une conférence nationale consacrée au «renouveau de l'économie agricole et au renouveau rural» à laquelle participent des représentants de tous les acteurs. Outre l'effacement de la dette, le Chef de l'Etat avait annoncé d'autres mesures d'aide au secteur de l'agriculture dont celles de soutien spécifiques aux différentes filières agricoles et d'élevage pour la production de semences et plants (céréales, légumineuses, arboriculture, pomme de terre), et pour la production de céréales et de légumes secs, de pomme de terre, ainsi que des soutiens à l'élevage, à la production et à la collecte de lait, à l'oléiculture, à la filière de la datte, à l'arboriculture fruitière et aux cultures maraîchères, rappelle-t-on. Ce dispositif nécessitera la mobilisation d'un concours financier de l'Etat de près de 200 milliards DA par an (soit l'équivalent près de 3 milliards de dollars). Il faut dire que le Président Bouteflika, a affirmé que la sécurité alimentaire en Algérie est toujours hypothéquée au point de faire appel aux étrangers, car la facture des importations alimentaires est passée de 3 milliards de dollars en 2003 à environ 8 milliards de dollars en 2008. Notons que le secteur de l'agriculture a enregistré une croissance moyenne annuelle de 6% depuis 2000, année du lancement d'un plan national de développement agricole et rural (PNDAR), qui a permis un gain de plus de 500 000 ha pour la superficie agricole utile du pays. Le secteur, où un million d'emplois directs et indirects ont été créés selon la même source, a également bénéficié d'une loi sur l'orientation agricole visant à asseoir les bases garantissant la sécurité alimentaire du pays. Dalila T.