La campagne de semence sera-t-elle compromise par les faibles précipitations de ces trois derniers mois? Le directeur de la régulation et du développement de la production agricole au ministère de tutelle, Amara Assabah, rétorque par un non. La pluviométrie a été insuffisante durant les deux derniers mois d'octobre et de novembre mais il n'y a aucun risque sur la saison agricole. Il n'y a rien de compromis», estime Amara Assabah qui était hier matin l'invité de la rédaction de la chaîne III. Il ajoute que tous les dispositifs d'accompagnement des agriculteurs sont mis en place pour réussir cette nouvelle saison. «Nous avons une mobilisation en semence nettement supérieure aux années précédentes. Nous observons sur le terrain un enlèvement de semences de 50% par rapport à nos besoins. Nous sommes désormais proches des normes européennes», se félicite-t-il. Le taux d'enlèvement des semences en Algérie était seulement de 30%. La tutelle dispose pour cette saison d'un stock de 2 millions de quintaux de semences contrôlées et certifiées. Pour les engrais, il annonce que l'enlèvement est trois fois supérieur que celui de la saison 2008/2009. Revenant sur les mesures annoncées fin février dernier par le président de la République notamment en matière d'effacement des dettes, Amara Assabah déclare que des facilitations sont accordées aux agriculteurs pour l'acquisition de matériels agricoles et des autres intrants. Une enveloppe «appréciable» de 50 milliards de dinars est consacrée annuellement aux agriculteurs. Les producteurs bénéficieront de crédit bonifié à 4% et d'aides pour l'achat de matériels agricoles estimées à 40% du cout global. Concernant les cultures maraichères, il annonce une production exceptionnelle en pomme de terre pour l'arrière saison. «Nous aurons un surplus de production de 30% par rapport à la même période de l'année dernière. Nous tablons sur une production de 300.000 tonnes de pomme de terre durant cette arrière saison», révèle Amara Assabah. Cette récolte exceptionnelle est due notamment à la hausse des parcelles cultivées en pomme de terre cette année passant de 6.000 hectares à 40.000 hectares. Abordant le dispositif de régulation, il affirme «Nous avons passé la période de soudure du mois d'octobre sans que les gens ne s'en aperçoivent. Nous nous attendons à une bonne récole pour ces deux mois de décembre et de janvier». Questionné sur le crédit Rfig, le même responsable précise que 8.000 demandes ont été déposées par les agriculteurs dont 6.000 ont été déjà traitées par les services du ministère de l'Agriculture. A propos de l'effacement des dettes, il signale que le dossier est entre les mains du ministère des Finances qui devra trancher incessamment. Il est à rappeler que le président de la République a décidé le 28 février dernier en plein milieu de campagne électorale d'effacer toutes les dettes contractées par les agriculteurs et les éleveurs, soit 41 milliards de dinars (410 millions d'euros). « L'Etat a décidé d'effacer totalement les dettes des agriculteurs et des éleveurs et c'est le Trésor public qui rachètera ces dettes», avait déclaré le chef de l'Etat lors d'un meeting à Biskra. Cette mesure devait « encourager le monde agricole à fournir l'effort intense attendu de lui pour moderniser l'activité et augmenter ses diverses productions». Le secteur de l'agriculture enregistre une croissance moyenne annuelle de 6% depuis 2000, année du lancement d'un plan national de développement agricole et rural (PNDAR), qui a permis un gain de plus de 500.000 ha pour la superficie agricole utile du pays. Le secteur, où un million d'emplois directs et indirects ont été créés a également bénéficié d'une loi sur l'orientation agricole visant à asseoir les bases garantissant la sécurité alimentaire du pays.