Une résurgence du criquet pèlerin qui s'est développée en décembre dans les plaines côtières septentrionales de la mer Rouge, en Érythrée, se poursuit malgré les efforts de lutte. Certaines infestations se sont même propagées de l'autre côté de la frontière, dans les zones côtières adjacentes du Soudan. Les larves et les ailés forment de petits groupes et une deuxième génération est en cours, qui pourrait donner naissance à des petites bandes larvaires et de petits essaims en mars, a indiqué un bulletin de la FAO. Il est possible que des ailés se déplacent vers le Nord ou le Sud le long de la côte, ou au-dessus de la mer Rouge vers le Yémen ou l'Arabie Saoudite. Davantage de pluies pourraient entraîner une nouvelle détérioration de la situation avec des développements potentiellement dangereux à partir de mai. Les pays voisins ont été informés et déploient un plus grand nombre d'équipes de prospection dans les zones de reproduction hivernale, le long des deux rives de la mer Rouge. Jusqu'à présent, seule une reproduction de petite échelle a été détectée sur la côte de l'Arabie Saoudite ; une reproduction de même type va probablement commencer au Yémen. Ailleurs, les ailés forment des groupes sur la côte nord occidentale de la Somalie où les conditions sont inhabituellement favorables à la poursuite de la reproduction. La situation est calme en Afrique de l'Ouest et du Nord-Ouest , a précisé la FAO. C'est le cas au Maroc et en Algérie et en Mauritanie. Cette dernière a pourtant connu à la fin de l'année 2006 une résurgence localisée suite à la reproduction estivale d'envergure sur une zone relativement vaste du sud et du centre de la Mauritanie au cours des derniers mois de 2006. Une résurgence localisée s'est développée dans la région de l'Inchiri, dans le nord-ouest de la Mauritanie. Pendant octobre et novembre, des petits groupes d'ailés matures jaunes occupant une superficie variant de 2 à 50 ha, à des densités pouvant atteindre 8 ailés par m⊃2; ont été observés en ponte près de Bennichab . Les éclosions ont débuté le 5 octobre et des larves solitaires et transies ont formé de petits groupes. Quelques petites bandes d'une taille de 150 à 500 m⊃2;, à des densités de 10 à 20 larves des stades 1 et 2 par m⊃2;, ont été signalées. A la fin du mois, quelques larves avaient atteint les stades 3 et 4 et les densités atteignaient 90 larves par m⊃2;. Les équipes de lutte terrestre ont été mobilisées rapidement et ont traité 1445ha. La FAO a mis à disposition un hélicoptère pour assister les équipes de prospection afin de surveiller une vaste zone dans le nord-ouest et le nord du pays. La FAO a aussi organisé un essai sur terrain de lutte biologique en utilisant l'agent Metarhizium contre les infestations larvaires. C'est d'ailleurs pour mieux intervenir que la FAO demande aux pays affectés de s'assurer que les résultats sont bien envoyés à la FAO dans les 48 heures qui suivent les opérations de prospection ou de lutte, même en cas d'absence de criquets. Les rapports des pays doivent parvenir à la FAO le 28e jour du mois pour que l'information puisse être intégrée dans le bulletin de la FAO du mois en cours ; sinon elle n'apparaîtra que dans le bulletin suivant. Tous les rapports doivent être transmis par courrier électronique. Les rapports doivent être envoyés même si aucun criquet n'a été observé ni aucune prospection effectuée. Comme moyens alternatifs pour tenir le public informé de la gravité d'une situation en cours relative au criquet pèlerin, le Groupe acridien a défini de manière expérimentale une échelle de couleurs, disponible sur la page de l'Observatoire acridien : vert pour calme, jaune pour prudence et rouge pour danger. Cette codification indique le risque ou la menace que représentent pour les cultures les infestations actuelles du criquet pèlerin. Des actions adaptées sont suggérées pour chaque niveau.