La FAO et l'Organisation de lutte contre le criquet pèlerin en Afrique de l'Est (DLCO-EA) ont lancé des opérations de lutte aérienne sur la côte de la mer Rouge près de la frontière soudano-érythréenne afin d'éliminer de petits essaims qui s'y formaient à partir d'une résurgence localisée et qui avait débuté fin 2006. Dans une nouvelle offensive contre le criquet pèlerin, la FAO invite les pays d'Afrique du Nord-Est à intensifier les opérations de prospection et de lutte, plus particulièrement sur les côtes de la mer Rouge en Erythrée et au Soudan ainsi que dans le nord-ouest de la Somalie. Des opérations de lutte terrestre contre des infestations de larves et d'ailés sont en cours dans les deux pays depuis plusieurs mois. Les opérations aériennes réalisées par le DLCO-EA devraient commencer cette semaine sur la côte du nord-ouest de la Somalie, près de Djibouti. Cette nouvelle offensive contre un ennemi ancestral est menée en étroite coopération avec les équipes antiacridiennes locales. Par ailleurs, l'organisation onusienne a annoncé dans son communiqué avoir découvert des foyers importants de criquets pèlerins à l'ouest et au nord de l'Afrique. L'Algérie et d'autres pays ont été mis en garde contre la gravité de la situation et a appelé à réagir en vitesse pour mettre fin aux menaces du criquet pèlerin. Pour ce qui est de l'Algérie, le dispositif de veille est toujours en place et n'a jamais cessé d'être opérationnel. " Nous restons vigilants par rapport à la question acridienne et nous sommes prêts à intervenir à tout moment " a déclaré récemment le ministre de l'Agriculture. Saïd Barkat a indiqué que l'Algérie était capable de traiter 600 mille hectares de terres infestées chaque jour. Barkat a affirmé en marge de la session plénière de l'Assemblée populaire nationale, APN, que les wilayas du sud de l'Algérie se trouvent en état d'alerte pour faire face à cette menace. L'état d'alerte a été décrété directement après que des nuées de criquets aient été vues en Mauritanie et sur les zones de transit à Tindouf. Aujourd'hui, c'est du côté de l'est que la menace est réelle. Quoi qu'il en soit , la vigilance reste de mise. Aussi, l'Algérie s'est dite prête à aider les pays voisins qui souffrent de ce phénomène, c'est d'ailleurs un meilleur moyen ainsi pour diminuer la menace qui pèse sur elle. Par ailleurs, si les essaims ne sont pas traités sur la côte de la mer Rouge, ils pourraient migrer vers les zones cultivées du delta du Tokar, sur le littoral soudanais, et vers les hautes terres de l'Erythrée où il sera difficile de les empêcher de ravager les cultures et les pâturages, a averti la FAO. Une fois que les criquets pèlerins auront envahi les hautes terres, il existe un léger risque que quelques essaims migrent vers les zones de reproduction estivale à l'intérieur du Soudan avant le début de la saison des pluies. Dans ce cas, ils pourraient poursuivre leur déplacement vers l'ouest, à la recherche de conditions écologiques favorables au Tchad, au Niger et au Mali, selon un expert de la FAO. "Les essaims pourraient même atteindre la Mauritanie en juin prochain, à temps pour le début des pluies estivales", souligne-t-on. Rappelons en effet qu'un mouvement semblable, de la mer Rouge vers l'Afrique de l'Ouest, a eu lieu la dernière fois en 1993.Autrement dit, la vigilance est plus que recommandée. Entre-temps, la FAO exhorte tous les pays concernés à poursuivre attentivement la surveillance de la situation, notamment dans les plaines côtières du nord-ouest de la Somalie et dans les zones adjacentes de Djibouti, de l'Ethiopie et du Yémen. Selon la FAO, tout petit essaim immature qui échapperait aux opérations de lutte dans le nord-ouest de la Somalie pourrait se déplacer vers les hautes terres de l'Erythrée, à travers le golfe d'Aden vers le sud du Yémen, à l'intérieur vers la frontière éthiopienne, ou juste rester sur la côte et finir par s'y reproduire avec l'arrivée des longues pluies. A ce jour, quelques essaims ont traversé la frontière éthiopienne et ont été observés près de Jigjiga.