Amel Brahim-Djelloul, la soprano qui était nominée en 2007 aux Victoires de la musique classique en France dans la catégorie, "Révélation artistique lyrique ", est en train de faire un second enregistrement, intitulé Amel chante la méditerranée - Souvenirs d'Al-Andalus. L'opus qui propose un véritable voyage du Maghreb au Levant est sorti chez Ame Son. Inspiré d'un fait historique qui remonte au XIIème siècle, l'époque de l'âge d'or de la musique Andalouse, dans cet album on retrouve une Amel Djelloul aux cotés de musiciens de l'ensemble Amedyez, sous la direction du violoniste et musicologue Rachid Brahim-Djelloul qui a également adapté certaines pièces. Ce n'est pas tout, car l'artiste a plusieurs cordes à son arc. Elle figure dans deux nouvelles productions du Théâtre du Capitole à Toulouse. Après Antigone dans l'Œdipe de George Enesco qui ouvre la saison, la soprano sera Susanna et Barbarina, en alternance, dans une nouvelle production des Noces de Figaro de Mozart. Chaque semaine, dans l'auditorium du Petit Palais, Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris, des artistes sont invités à réaliser leurs rêves musicaux les plus fous, tout en faisant partager leur plaisir de faire de la musique ensemble. Arièle Butaux, qui organise ces rencontres intitulées " D'une rive à l'autre ", estime que la plupart de leurs rêves de concert prennent, le plus souvent, " la forme de pont entre leur répertoire habituel et les autres musiques. " Le 4 décembre prochain, Amel Brahim-Djelloul chantera, avec son frère Rachid au violon, un répertoire qui mêlera l'Orient et l'opéra. Très jeune, Amel a débuté ses apprentissages artistiques à Alger, en 1995, avant de poursuivre sa formation au Conservatoire national supérieur de musique de Paris. C'est avec la très populaire, " Flûte enchantée " de Mozart que l'artiste amorcera ses spectacles dans le rôle de Pamina. Elle se produira, par la suite, sur plusieurs scènes et endossera plusieurs rôles, notamment dans Didon et Enée ainsi que dans une production de Fairy Queen (Purcell) et reprend le rôle de Pamina avec l'Orchestre national d'Ile-de-France. Aujourd'hui sa voix vaut son pesant d'or, et est même nominée aux cotés du ténor Sébastien Droy et du baryton Jean-Luc Ballestra. L'artiste avait entrepris en mars de l'année dernière un périple artistique qui l'avait conduit dans trois villes à savoir Oran, Annaba, et Alger, où elle a donné des récitals sur invitation des Centres culturels français en Algérie. Ces récitals, elle les partagea avec le baryton Malcolm Walker, et tous deux seront accompagnés au piano par Catherine Daiprés. Jeune soprano à la voix riche et ensoleillée, Amel Brahim-Djelloul illumine ses rôles d'une formidable musicalité, d'une grande théâtralité et d'une remarquable diction. Qualités qui lui ont permis de signer son premier produit intitulé, 1001 Nuits. Un titre inédit qui rassemble des poèmes d'inspiration orientale très rarement interprétés et enregistrés. C'est Anne Le Bozec initiatrice du programme des 1001 Nuits qui y a regroupé 4 cycles de mélodies écrites sur des poèmes d'inspiration orientale par des compositeurs européens de la première moitié du xxe siècle. Déjà très rarement interprété et enregistré, le cycle des Santoliquido est inédit en France. "Fière de ses origines, soucieuse de les défendre, peut-on lire sur le site web qui lui est consacré, elle a souhaité élaborer le programme de son premier disque édité par Ame Son sur le thème des 1001 Nuits, qui lui est cher ". La soprano y est accompagnée au piano par Anne Le Bozec qui est considérée comme l'une des plus grandes accompagnatrices actuelles. 2006 avait débuté pour Amel avec la reprise du " Couronnement de Poppée " au Staatsoper Unter den Linden de Berlin en février puis au théâtre de la Monnaie de Bruxelles en mars. Ovationnée pour son Valetto rappeur, insolent et provocateur dans cette pièce de Monteverdi, donnée en octobre 2004 au théâtre des Champs Elysées à Paris, puis à Londres, Amel Brahim-Djelloul y interprétait, également, le personnage de l'Amour. Un rôle qu'elle a retrouvé dans une nouvelle production de cet opéra de Monteverdi au Grand théâtre de Genève en septembre dernier. Par Rachida Couri