La conception de politiques dynamiques d'aménagement du territoire prend en compte trois dimensions : les orientations, les choix politiques nationaux, les politiques sectorielles et les politiques territoriales. Les politiques d'aménagement du territoire ne sont pas figées, mais sont élaborées à partir de scénarios, qui sont mis en œuvre, puis évalués et corrigés par rapport aux objectifs visés et aux évolutions du contexte. La politique du "renouveau rural" relève de cette logique. Les modes d'intervention de l'Etat s'articulent autour des axes. Issus de cette même logique, les modes d'intervention de l'Etat sont au carrefour des choix stratégiques nationaux, des politiques sectorielles et des politiques territoriales. Ils se déclinent en trois axes interdépendants. Il y a d'abord les grands investissements. Il s'agit de grandes infrastructures, voies de communication, ouvrages hydrauliques, réseaux de télécommunications, etc. C'est ensuite les politiques sectorielles. Elles intéressent les secteurs économiques à l'exemple de l'agriculture et l'industrie. Et enfin, l'action territoriale, laquelle concerne le développement rural. Elle est caractérisée par une approche intégrée intersectorielle et mobilisant l'ensemble des différents acteurs du territoire. Les acteurs économiques, les petites et les grandes entreprises, l'artisanat, le commerce et les professions libérales ainsi que le secteur des services administrations déconcentrées, institutions, la santé sans oublier le secteur de la connaissance et des savoirs : institutions d'enseignement, universités, instituts, etc. La méthodologie pour la mise en œuvre de ces projets de développement rural intégrés (PPDRI), s'effectue à travers quatre sous-programmes fédérateurs, à savoir l'amélioration des conditions de vie des ruraux (réhabilitation, modernisation des villages et des Ksour), la diversification des activités économiques en milieu rural et par conséquent l'amélioration des revenus des ruraux, la protection et la valorisation des ressources naturelles et des patrimoines ruraux, matériels et immatériels ainsi que le renforcement des capacités humaines et l'assistance technique. Le ministère délégué au Développement rural, a décliné ces programmes nationaux fédérateurs en programmes de développement rural par wilaya, élaborés par les walis. Ils tiennent compte de leur propre stratégie et intègrent les différents financements sectoriels. S'appuyant sur la stratégie nationale de développement rural durable (SNDRD), celle-ci repose sur une mise en œuvre décentralisée, par objectifs, impliquant un renforcement des capacités d'intégration, de rationalisation des interventions, des investissements et des soutiens publics et des taxes et des outils dédiés. Elles bénéficient également d'un système d'aide à la décision pour le développement rural, basé sur une typologie des territoires élaborés à partir d'un indice composite, l'indice de développement rural durable, qui permet d'identifier les situations de développement, les besoins et les priorités. Cet outil, partagé, comporte également des fonctions de suivi des budgets et d'évaluation d'impact. Une approche méthodologique destinée à fédérer au sein du territoire les acteurs, les connaissances et les financements : le projet de proximité de développement rural (PPDRI) mis en œuvre de façon expérimentale depuis 2003. Projet du territoire, dans le cadre d'une démarche participative, il est élaboré par les acteurs locaux du territoire concerné, et fait l'objet d'un processus de validation et de décision décentralisée. Les PPDRI sont les outils opérationnels de la mise en œuvre des programmes de développement rural de wilaya. Ils regroupent de façon intégrée des investissements à usages collectifs et des investissements à usages individuels, et mutualise les efforts publics et privés. Un dispositif financier consacrant le partenariat public-privé à travers l'intervention d'organismes bancaires chargés de la mobilisation des soutiens publics et du crédit bancaire. Depuis l'année 2003, plus de 2 000 PPDRI ont été validés pour un montant de 72 milliards de dinars générant plus de 93 000 emplois dans le milieu rural dont 28 % au Nord, 64 % dans les Hauts-Plateaux et 8 % dans les régions sud du pays.