Le président de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), Jose Maria Botelho de Vasconcelos, a affirmé, jeudi, que le prix du baril de pétrole doit évoluer entre 60 et 75 dollars pour permettre aux pays producteurs d'investir dans l'industrie et augmenter l'offre. “Un baril à 60, 70, 75 dollars serait l'optimum et c'est le grand objectif pour trouver un équilibre”, a indiqué M. de Vasconcelos, également ministre angolais du Pétrole, en marge d'un séminaire de l'Opep à Vienne. “Nous devons trouver un niveau de prix qui permette le bon déroulement des projets, la continuité de l'offre de pétrole au marché international et également que ce niveau de prix ne porte pas préjudice à l'économie mondiale”, a-t-il précisé. Pour sa part, le ministre vénézuélien de l'Energie, Rafael Ramirez a indiqué, mercredi, que L'Opep a besoin d'un baril de pétrole au moins à 70 dollars pour financer les investissements qui devront répondre à la hausse de la demande de brut quand la crise mondiale sera finie. “Seul un niveau de prix de 70 dollars le baril rendra possible les investissements dont nous avons besoin aujourd'hui pour accroître la capacité de production de l'Opep en vue de répondre à la future demande”, a-t-il dit. “Il est absolument essentiel d'éviter les cycles de richesse et de ruine qui ont été si caractéristiques de l'industrie pétrolière au cours de son histoire”, a-t-il ajouté. Il faut rappeler que les acteurs du marché pétrolier réunis mercredi à Vienne ont réclamé un prix du baril plus élevé pour éviter un effondrement des investissements dans le secteur pétrolier actuellement compromis en raison de la chute des cours du brut. “Un développement continu (des investissements) exige des prix du pétrole plus élevés que ceux que nous avons observés jusqu'à présent en 2009”, a revendiqué le président sortant de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), Chakib Khelil, à l'ouverture d'un séminaire international sur l'énergie organisé à Vienne. Selon les chiffres fournis lors de ce séminaire, quelque 35 projets d'exploration que les membres de l'Opep comptaient développer ont été retardés ou annulés depuis l'été dernier. Les acteurs de l'industrie pétrolière présents à ce séminaire s'inquiètent également de l'incertitude entourant les perspectives de la demande pétrolière. Selon Gholam Hossein Nozari, le ministre iranien du Pétrole, “l'incertitude entourant les perspectives à long terme de demande va mettre en péril les investissements dans les capacités de production”. Pour M. Khelil “la sécurité de la demande n'est pas très claire”. Même son de cloche chez les pays consommateurs présents à ce séminaire qui revendiquent plus d'investissements dans les capacités de production pour faire face à la croissance de la demande quand elle reprendra. “Le simple maintien de la production au niveau où elle se trouve actuellement exige d'ajouter une capacité de production de 45 millions de barils par jour, soit cinq fois la production de l'Arabie saoudite” d'ici 2030, a indiqué de son côté le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), M. Nobuo Tanaka. Poussant ses revendications plus loin encore, le numéro deux du Fonds monétaire international (FMI), John Lipsky, a plaidé pour des mesures afin de favoriser l'investissement dans le secteur pétrolier, estimant que les prix faibles de pétrole vont compromettre à long terme le développement de l'industrie pétrolière. “Même si le recul des prix du pétrole apporte indéniablement une certaine stabilisation à l'économie mondiale (...), il faut être conscient des risques à long terme de prix faibles et d'une plus forte volatilité”, a noté M. Lipsky dans son discours. “Les bas prix d'aujourd'hui préparent le terrain pour une nouvelle poussée de prix à l'avenir”, a prévenu M. Lipsky, qui a jugé que le bas niveau des cours “réduit la valeur de projets potentiels”, par exemple dans les sables bitumineux au Canada, et “force les producteurs à rechercher des financements extérieurs”. M. Lipsky a recommandé “un cadre stable et prévisible en matière d'investissement et de fiscalité qui aidera les investissements adéquats”, en préconisant de “renforcer les coopérations et les synergies entre les groupes pétroliers nationaux et multinationaux” à travers des partenariats. Le numéro deux du FMI a proposé dans ce sens des “subventions bien ciblées pour protéger les groupes (sociaux) les plus vulnérables aux grandes variations des prix”, a-t-il dit. Après avoir frôlé la barre des 150 dollars en juin dernier, les cours de brut sont tombés jusqu'à 32,40 dollars en décembre dernier. Synthèse I. B