Qu'envisagent les six candidats à l'élection présidentielle dans le volet relatif au développement économique du pays ? La question mérite d'être posée à partir du moment où le scrutin du 9 avril prochain intervient dans une conjoncture marquée par la multitude de préoccupations concernant l'avenir de l'économie du pays mais aussi dans une conjoncture de plus en plus difficile pour l'ensemble de l'économie mondiale. Ainsi, à la lecture des programmes électoraux qui font débat en cette période de campagne, il y a lieu de relever que les six candidats convergent sur un seul objectif qui est celui de consolider le développement de l'économie nationale et surtout la diversification des ressources de revenus pour faire sortir le pays de l'hypothétique dépendance des seules recettes en hydrocarbures. Toutefois, le programme économique du candidat Abdelaziz Bouteflika reste le plus marqué par des actions ponctuées, à l'instar des points relatifs à la révision à la hausse du salaire minimum garanti (SMIG) à 15 000 dinars, la poursuite des programmes d'investissements publics pour la création de trois millions d'emplois durant les cinq années à venir et aussi la mise en œuvre d'un programme d'investissements publics pour un montant global pouvant atteindre les 150 milliards de dollars. La candidate du Parti des travailleurs, elle aussi, se présente à l'élection présidentielle du 9 avril prochain avec un programme économique qui sort de l'ordinaire et se distingue des programmes inspirés par ses rivaux. Louisa Hanoune ne manque pas, en effet, l'opportunité de ce scrutin pour brandir ses positions diamétralement opposées aux changements que dicte le nouvel ordre mondial. « Nous avons des propositions pour régler les problèmes existants et il y a assez d'argent pour les concrétiser. Parmi les premières décisions que je prendrai, si je suis élue, il y a la récupération de nos 140 milliards de dollars qui sont à l'étranger », disait la secrétaire générale du Parti des travailleurs jeudi dernier à l'inauguration de sa campagne électorale. Louisa Hanoune milite également en faveur de la réhabilitation du secteur public en s'opposant à la généralisation du processus de privatisation à tout le tissu industriel. C'est ce que reflète son appel à une « réforme économique permettant la réouverture de 1 500 entreprises publiques économiques et la réintégration d'un million deux cent mille travailleurs ». La candidate du PT ne se gêne pas aussi à s'inscrire en porte-à-faux avec la récente décision prise par les pouvoirs publics concernant l'effacement des dettes des agriculteurs, estimant que cette mesure « ne doit pas toucher tout le monde mais uniquement les petits agriculteurs et non pas la mafia qui a dilapidé l'argent et les terres de l'Etat ». Le leader de Ahd 54, Ali Fawzi Rebaïne, lui aussi a conçu un programme électoral, dont les propositions pour renforcer le développement de l'économie nationale occupent de larges pans. Diversification des sources de revenus, promotion des exportations hors hydrocarbures, consolidation de l'agriculture et de l'industrie sont ainsi les maîtres-mots du programme de Fawzi Rebaïne. Ce dernier milite également en faveur de l'instauration d'une justice sociale et de l'éradication de la pauvreté et de la corruption. Les mêmes visions ayant pour finalité le développement social et la consolidation de l'économie nationale sont également partagées par les trois autres candidats, à savoir Moussa Touati, Djahid Younsi et Mohamed Saïd. M. Amani