Les importations algériennes de céréales et dérivés, de médicaments et de laits et produits laitiers ont totalisé 2,94 milliards de dollars en 2006, contre 3,25 milliards de dollars en 2005, selon les données du Centre national de l'informatique et des statistiques (CNIS) relevant des douanes nationales. La facture des céréales, semoules et farines a atteint la valeur de 1,22 milliard de dollars (mds usd) en 2006 contre 1,4 milliard usd en 2005 enregistrant ainsi une baisse de 14,83 %. Les importations de médicaments n'ont quasiment pas bougé en valeur, totalisant 1,06 milliard de dollars l'année passée contre 1,07 milliard usd en 2005, soit une baisse de -0,47 %. Pour les laits et les produits laitiers, la facture s'est élevée à 654,66 millions de dollars en 2006, contre 743,57 millions de dollars en 2005, enregistrant ainsi une baisse de 11,96 % Le CINS rappelle, par ailleurs, que les importations totales de l'Algérie ont augmenté, en 2006, de plus de 3 % par rapport à 2005, passant de 20,35 milliards de dollars à 21,01 milliards de dollars. La répartition des importations par groupes de produits fait ressortir une hausse pour l'ensemble des groupes sauf pour les biens d'équipement et les biens de consommation non alimentaires qui ont enregistré des baisses respectives de -2,08 % et de -4,86 %, selon la même source. En effet, les importations destinées à l'outil de production, qui représentent 28,26 % du total des importations, sont passées de 5,05 mds usd en 2005 à 5,94 mds usd en 2006 , soit une amélioration de +17,52 %. La hausse des importations a aussi concerné les biens alimentaires avec +2,59 %, soit 3,68 milliards de dollars. Par rapport à 2005, les plus fortes hausses d'importations sont enregistrées pour les biens destinés à l'outil de production. En effet, le volume des importations est passé de 5 milliards de $US en 2005 à 5,9 milliards de $US en 2006, soit 17,5 % en une année. Dans cette catégorie, les importations ont augmenté de 750 millions de $US pour les demi-produits, soit 18,3%,107 millions de $US pour les produits bruts, soit 14,2%, 28 millions de $US pour l'énergie et lubrifiants, soit 13,2%. La hausse des importations des biens alimentaires a été relativement plus modeste, 93 millions de $US. Par contre les importations ont baissé de 4,9% pour les biens de consommation non alimentaires et de 2,1% pour les biens d'équipement. Dans cette dernière catégorie, les importations de biens d'équipements industriels ont diminué de 155 millions de $US, soit -1,8% et celles des équipements agricoles ont diminué de 24 millions de $US, soit -15%. Par contre, les importations sont plus diversifiées que les exportations. Les dix premiers fournisseurs de l'Algérie totalisent 68,3%, ce qui est bien loin de la part des dix premiers clients (87,3%). La France en tête des principaux fournisseurs avec 20,6% du marché algérien, suivie par l'Italie et la Chine qui se talonnent avec respectivement 8,8% et 8,1% du total des importations. La quatrième et la cinquième place reviennent à l'Allemagne et aux USA avec respectivement 7% et 6,8% du total des importations. Ces cinq pays se partagent plus de la moitié (51%) des importations de 2006 Pour ce qui est, des montants des importations par fournisseur, les six premiers fournisseurs ont réalisé chacun en 2006, plus de un milliard de $US sur un montant total des importations de 21 milliards de $US. Malgré cette légère baisse, l'Algérie reste toujours dépendante dans ses importations. La question de la libéralisation du commerce extérieur fait peur non seulement aux opérateurs économiques algériens, qui craignent de ne pas pouvoir résister à la concurrence internationale, mais également aux experts internationaux. Selon Ralf Peters, expert de la conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (Cnuced), il dit que "l'Algérie, trop dépendante des importations alimentaires, risque de payer encore plus cher sa facture alimentaire, dans l'hypothèse d'une plus grande libéralisation du commerce international des produits agricoles, constamment demandée par les pays membres de l'OMC". L e ministre de l'Agriculture et du Développement, M. Saïd Barkat, réfute cet argument. Il reconnaît que l''Algérie enregistre un déficit dans deux produits de base seulement, les céréales et le lait, qui représentent 75% de la facture alimentaire. Il rappelle que le soutien interne aux produits agricoles est de 8% seulement, loin des 20 % admis à l'OMC".