Le développement de l'énergie nucléaire à des fins civiles s'accélère en Algérie. En effet, le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, a indiqué , dans un entretien publié dans la dernière livraison du mensuel "Afrique-Asie" qu'un projet de loi visant à "réorganiser les activités du secteur nucléaire" et "à assurer les meilleures conditions de réussite"a été élaboré et actuellement en cours d'examen par le gouvernement. M. Khelil a rappelé dans ce sens que "l'Algérie, à l'instar de nombreux autres pays, notamment ceux en voie de développement, envisage de recourir à l'électronucléaire pour répondre à sa demande énergétique et pour d'autres applications civiles ". Et d'ajouter que le projet de loi en question " définit les dispositions applicables aux activités liées à l'utilisation pacifique de l'énergie et des technologies nucléaires, des sources de rayonnements ionisants, et vise à protéger la santé humaine et de l'environnement contre les dangers qu'elles comportent". Le ministre a également indiqué que ce texte "détermine aussi les conditions d'exercice des activités nucléaires ou utilisant des sources de rayonnements ionisants dans tous les secteurs socio-économiques" et "fixe les règles de sûreté et de sécurité nucléaires devant régir ces activités". Pour ce qui est du cadre règlementaire et institutionnel, M. Khelil a indiqué qu'"il est prévu la mise en place de deux entités. Il s'agit d'une société de promotion et de développement de l'utilisation de l'énergie nucléaire à des fins pacifiques et d'une autorité de sûreté nucléaire chargée de veiller à la conformité de l'utilisation pacifique de l'énergie nucléaire avec la législation en vigueur ", avant d'ajouter que le texte en question "met en place les instruments légaux afin de se conformer aux engagements internationaux, notamment les accords de garanties avec l'AIEA, découlant de l'adhésion au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TPN)". M. Khelil a également tenu à rappeler le projet de création d'un institut national de formation en sciences et technologies nucléaires pour "soutenir le programme d'introduction de l'électronucléaire", l'objectif étant "de former plusieurs centaines de cadres au cours des quinze prochaines années". Il est utile de rappeler dans ce contexte les déclarations du ministre lors de l'ouverture de la 6e Conférence stratégique internationale (CSI) au mois de novembre dernier lorsqu'il a affirmé que le projet de loi sur l'énergie nucléaire devait être adopté par le gouvernement en 2009, ce qui ouvrira la voie à la construction d'une centrale nucléaire. Ainsi, le ministre a estimé que dans dix ans, l'Algérie aura sa centrale nucléaire dédiée à l'électricité. S'agissant de la question du financement le texte prévoit, au début, que les entreprises privées et publiques prennent en charge le financement des petits projets, alors que l'Etat financera les projets coûteux. Samira G.