Réagissant aux dernières évolutions du dossier sahraoui, l'ambassadeur de la République arabe sahraouie démocratique à Alger a tiré à boulets rouges sur l'ennemi marocain et son allié l'Espagne. Défendant à fond l'option d'un référendum, comme seule solution possible à ce conflit, M. Mohamed Yesleme Beycette n'a pas du tout mâché ses mots et est allé jusqu'à qualifier le Maroc de royaume où les actions et les activité terroristes bénéficient de toute l'indulgence de la monarchie et l'Espagne, de "l'administration coloniale de l'occupation marocaine des territoires sahraouis", d'"un faux allié qui use d'un double langage dans son comportement" vis-à-vis de ce dossier. "Si le trafic de la drogue et le terrorisme pouvaient servir d'indicateurs sérieux remettant en cause la viabilité d'un Etat, c'est alors là tout le problème marocain dont la politique et l'intervention auront ainsi favorisé la prolifération de ces phénomènes", observe-t-il. Rejetant catégoriquement les allégations faisant état de l'utilisation des territoires sahraouis par les réseaux de trafiquants comme base arrière, M. Beycette, qui était hier, l'invité de l'émission fi El Wadjiha, de la Chaîne I, a contre-attaqué en avançant, s'appuyant même sur des données d'organismes internationaux de sécurité et de lutte antiterroriste, que "le Maroc abrite 100 cellules terroristes et que 60% des actes terroristes perpétrés depuis 1999 sont signés par des activistes d'origine marocaine". "C'est notoire : le système d'El Makhzen n'a produit d'ailleurs que le terrorisme et la drogue". L'ambassadeur saharaoui à Alger n'a pas ménagé le gouvernement espagnol, qui, mu par de mauvaises intentions envers tous les Maghrébins, estime-t-il, "s'adonne actuellement à la politique du double langage". " Ironie du sort, argue l'invité de la Chaine I, le jour même où on a fait annonce de la conclusion du contrat portant sur la vente de 2 000 engins militaires au Maroc, le gouvernement de Zapatero a daigné appeler les parties en conflit (marocains et sahraouis, en l'occurrence), à un règlement pacifique dans la légalité internationale". Cela dit, l'ambassadeur sahraoui à Alger a tenu donc à dénoncer énergiquement la portée du contrat militaire entre le Maroc et l'Espagne : "Nous sommes étonnés par la conclusion de ce contrat de vente, nous étions surpris surtout par le volume de la transaction et le temps choisi pour sa conclusion. Nous espérions plus d'initiatives d'apaisement…", regrette M. bayçette. "C'est une action irresponsable, immorale et illégale", dit-il avant d'ajouter : "Ce qui manque au Maroc, ce n'est pas l'armement, mais la légalité internationale que ne lui accordera ni l'Espagne, ni la France, ni aucun autre pays…". Par ailleurs, M. Yeslem Bayçette a balayé d'un revers de la main les vaines manipulations de désinformation dont fait l'objet la République sahraouie, en particulier celle faisant état de tractations secrètes avancées entre les sahraouis et les marocains en vue de mettre en œuvre le processus de l'autodétermination. Force est de constater que le référendum, seule et irréversible solution au dossier sahraoui, revient comme un leitmotiv lors de cette intervention de l'ambassadeur de la RASD à Alger, sur les ondes de la chaîne I. Il faut rappeler que la situation est actuellement dominée par une vive tension entre les deux parties au lendemain de l'annonce par le royaume marocain de la soumission de son projet de mise en œuvre de l'autodétermination des populations sahraouies au Conseil de sécurité de l'ONU, en avril 2007. La question ne relève pas des vœux du royaume chérifien mais de la volonté du peuple sahraoui. "Quel sens donner à l'option de l'autodétermination quand on sait que la région d'El Ayoune ne cesse d'être la scène de violentes manifestations des populations demandant un référendum ! Le peuple se prononcera contre, même si les interlocuteurs au sein de la RASD, le Conseil de sécurité de l'ONU consentent… La volonté populaire est la seule voix souveraine et le peuple sahraoui aura son dernier mot. C'est un principe de la légalité internationale ".