Aujourd'hui vont se livrer deux combats par populations interposées. Le premier est bien celui qui fait l'objet d'une application de la Constitution, à savoir que ce sont les urnes qui vont départager entre candidats. Il appartiendra en principe aux populations de décider s'il doit y avoir continuité ou alternance. Les candidats se sont démenés, leurs soutiens également, et il est évident qu'il va falloir faire sortir du lot celui qui va être élu. Quelles seront les motivations qui vont présider aux choix du futur président ? Le programme économique ? Le programme politique ? La conviction que l'un sera plus capable que les autres de ramener la paix ? Le charisme ? Le passé ? Le deuxième combat sera celui qui sera porté sur le choix entre l'abstention et la participation. Il y aura des électeurs qui iront voter et il y en aura de ceux qui n'iront pas voter. De toute façon, il ne pourra jamais y avoir 100% de votants ou 100% d'abstentionnistes. Pourquoi y a-t-il toujours des gens qui votent et pourquoi y en a-t-il toujours ceux qui ne votent pas ? Ne pas voter, signifierait-il un rejet des règles du jeu politique ? Voter, signifierait-il avoir confiance en l'avenir et choisir celui qui en est le plus capable ? De toute façon, la campagne électorale est terminée. De toute façon, aujourd'hui, on saura qui aura été choisi par les populations, qui aura légitimité pour engager l'avenir des populations, l'avenir du pays, On saura qui sera légitimé pour engager des fonds colossaux et à quelle hauteur fonctionnera cette légitimité, le Président sortant lui-même ayant déjà insisté sur le fait qu'une forte participation renforcera la légitimité de l'élu et la souveraineté populaire. L'enjeu de toute élection présidentielle demeure, bien sûr, pour les populations la question économicosociale. L'autre enjeu en réalité est d'abord celui du niveau de légitimité car si la confiance populaire est au plus bas et que donc le taux de participation est au plus bas, la légitimité à engager l'avenir par un président "mal élu" sera des plus faibles comme sera difficile de mobiliser toutes les forces disponibles autour d'un programme. N.B