Parmi les principales particularités ayant caractérisé l'élection présidentielle de jeudi dernier, c'est bien le niveau de participation qui a été enregistré dans la région de Kabylie. Avec des taux dépassant les 30% et 29% respectivement dans la wilaya de Tizi-Ouzou et celle de Béjaïa, cette région du centre du pays a montré sa mobilisation hors du commun à participer à l'édification d'une démocratie exemplaire dans le pays. Il faut dire que les populations locales dans cette région n'ont pas l'habitude de manifester un tel engouement pour la chose électorale. Durant les scrutins qui ont été organisés depuis l'ouverture du pays sur le pluralisme politique, il est rare que le taux de participation franchisse le seuil des 25% dans chacune de ces deux wilayas. Cette fois-ci, Tizi-Ouzou et Béjaïa ont surpris même les représentants de la presse internationale qui sont venus en Algérie pour la couverture de cet événement. Pour le ministre de l'intérieur et des collectivités locales, Noureddine Yazid Zerhouni, «les taux de participation enregistrés dans ces deux wilayas témoignent de la volonté des populations à s'inscrire dans le processus de développement du pays enclenché ces dernières années à l'instar de leurs concitoyens dans les quatre coins du pays». A travers cette participation, la Kabylie a donné sa réponse quant aux multiples projets de développement ayant été lancés dans la région ces dernières années dans les secteurs économiques et sociaux, comme l'habitat, les travaux publics, l'hydraulique, l'emploi de jeunes et autres. Ceci du point de vue participation. A la lecture des résultats, tel que les citoyens de cette région se sont exprimés, il a été remarqué une forte adhésion au programme du Président Abdelaziz Bouteflika, qui vient d'être réélu pour un troisième mandat à la magistrature suprême. La candidate du parti des travailleurs, Louisa Hanoune, elle aussi, a raflé un nombre relativement important de voix dans la région. Ce sont les militants et les sympathisants du PT, plus ou moins nombreux, qui ont voté pour la secrétaire générale ; seule candidat femme. En tout cas, d'aucuns s'attendaient à une telle réponse de la population de Kabylie à l'élection présidentielle du 9 avril dernier. Lors du déplacement du candidat indépendant, Bouteflika, dans la capitale du Djurdjura, Tizi-Ouzou, durant la campagne électorale, l'engouement des jeunes et moins jeunes qui ont fait le déplacement pour accueillir le président de la République, annonçait déjà un taux de participation au scrutin important. En revanche, en allant voter, les populations locales de la région ont tourné le dos aux différents courants politiques qui ont appelé au boycott de ce scrutin. Maintenant que les élections sont passées et que le président de la République réélu pour un troisième mandat, la population de Kabylie attend de pied ferme l'intervention du chef de l'Etat en mettant en place les mécanismes idoines pour donner un nouveau souffle au développement socioéconomique dans la région. Laquelle région, surtout, qui attend un geste fort pour le rattrapage de l'énorme retard que Béjaïa autant que Tizi-Ouzou ont accusé ces dernières années en matière de développement. M. Amani