Au moins 16 personnes ont été tuées et 40 autres blessées mardi dans l'explosion d'une camionnette piégée conduite par un kamikaze, dans l'ouest de Baghdad, selon un nouveau bilan de source sécuritaire. L'homme s'est présenté avec son véhicule devant un bâtiment du quartier d'Al-Iskan où l'on entrepose des vivres en vue de leur distribution aux habitants de la capitale irakienne, a-t-on déclaré de même source en précisant que le kamikaze avait déclenché sa charge explosive vers 10H20 (07H20 GMT). Al-Iskan, où cohabitent encore sunnites et chiites à l'ouest du fleuve Tigre, sur une ligne de front séparant le quartier majoritairement chiite de Khadimiya et le district de Mansour, en majorité sunnite. L'attentat a entièrement détruit une maison, blessant ou tuant au moins 12 personnes de la même famille, selon la source de sécurité. Au moins 15 voitures stationnées dans les alentours ont été brûlées. Cette nouvelle attaque s'est produite au lendemain d'une journée sanglante pour les Baghdadis. Lundi, deux attentats ont frappé la capitale, tuant au moins 79 personnes dans le centre commercial de la ville, en majorité chiite. Après ces attentats, la nuit de lundi à mardi a été ponctuée par de nombreux tirs d'obus de mortier. Au moins trois personnes ont été tuées par ces projectiles dans la zone de Suwaid (ouest), un quartier mixte de la périphérie de Baghdad proche de la base américaine Camp Victory. Ailleurs, au sud-est, deux engins artisanaux visant une patrouille de l'armée irakienne ont explosé sans faire de victime, selon une source au ministère de la Défense. En début de matinée, des tirs d'armes automatiques étaient audibles dans la capitale, tandis que des hélicoptères d'assaut de type Apache tournoyaient au-dessus du centre. Le général Abdel Karim Khalaf, chef des opérations au ministère de l'Intérieur, a indiqué mardi matin que l'enquête se poursuivait sur les attentats de lundi. Sur les trois suspects interpellés, deux sont des ressortissants "asiatiques", a-t-il indiqué, sans vouloir révéler leur nationalité. Il y a tout juste une semaine, le 6 février, un commandant de l'armée américaine annonçait le début de la mise en application du plan de sécurité pour Baghdad, destiné à pacifier la capitale où, selon l'ONU, quelque 17.000 personnes ont péri dans des violences confessionnelles en 2006. Ce plan doit se traduire par un quadrillage des neuf secteurs administratifs de la ville avec une présence accrue des forces de sécurité irakiennes et américaines dans les rues, la multiplication de fouilles et patrouilles et la création de postes avancés dans certains quartiers. A terme, d'ici au mois de mai, 85.000 hommes doivent être déployés, dont 50.000 soldats et policiers irakiens et 35.000 GI's. L'armée américaine a annoncé mardi le décès d'un de ses soldats dans la province d'Anbar, un fief insurgé à l'ouest de Baghdad. Le soldat à la Force multinationale-ouest est mort dimanche des suites de blessures infligées dans des combats dans cette vaste province qui s'étend des faubourgs de la capitale irakienne aux frontières avec la Syrie, la Jordanie et l'Arabie saoudite. Selon un décompte effectué par l'Associated Press, au moins 3.126 soldats américains ont trouvé la mort en Irak depuis le début de l'invasion alliée en mars 2003.