Les prix du maïs, du blé et du soja ont reculé la semaine dernières sur le marché à terme de Chicago, les céréales et les oléagineuxs étant délaissés par des investisseurs qui craignent que la récession ne pèse sur la demande de matières premières. La semaine précédente, les prix s'étaient légèrement repris, portés par le plan américain de sauvetage des banques qui avait rassuré le marché."Les unes des journaux du monde entier ont évoqué la contraction des économies" tout au long de la semaine, a souligné Bill Nelson, de Wachovia. "Cela remonte au début du mois de septembre, avec le sauvetage par le gouvernement des institutions Freddie Mac et Fannie Mae, et depuis on a eu une série de chutes", a constaté l'analyste, ajoutant que les investisseurs se retiraient probablement de leurs positions à long terme. La semaine a été défavorable aux marchés des matières premières et de l'énergie, qui ont subi les craintes des investisseurs pour la demande de ces produits en cas de ralentissement de l'économie. Les cours du soja ont par ailleurs franchi un seuil en passant sous les 10 dollars le boisseau pour le contrat à livraison en novembre. "Les investisseurs se détournent du soja depuis le milieu de l'été. Le soja et le maïs ont été fortement corrélés aux prix du pétrole. Le brut a touché un pic à presque 150 dollars à la mi-juillet, et maintenant il est sous les 100 dollars. Le soja est passé de 15 à 10 dollars, suivant un repli similaire", a souligné Bill Nelson. Les prix du soja et du maïs, utilisés pour la fabrication de biocarburants, avaient été poussés à la hausse par ceux du pétrole. Vers 15H30 GMT, le contrat de maïs pour livraison en décembre valait 4,6350 dollars contre 5,43 dollars sept jours plus tôt. Le contrat de blé à échéance identique s'échangeait 6,5150 dollars, contre 7,16 dollars le boisseau vendredi dernier. Le contrat de graines de soja pour livraison en novembre valait 10,21 dollars le boisseau, contre 11,64 dollars vendredi dernier en clôture. Sur le marché européen, le prix du colza s'affichait en légère baisse mardi à la mi-journée, à l'issue d'une matinée très volatile sur le marché à terme européen (Euronext) suspendu aux rumeurs de reprise du plan de sauvetage américain, ont indiqué les opérateurs. "Le marché se raccroche aux rumeurs éventuelles de la reprise du plan américain de sauvetage financier et à la remontée du prix du pétrole", a commenté l'un d'eux. Sur le marché à terme américain de Chicago (CBoT), la filière oléagineuse était attendue en baisse modérée dans le sillage de la séance électronique continue. En outre, les opérateurs étaient dans l'attente de la publication, mardi dans l'après-midi, du relevé trimestriels des stocks américains de soja au 1er septembre. Le marché du tournesol restait lourd sur un nominal de 320 EUR/t pour des livraisons entre octobre et mars à Saint-Nazaire. Les tourteaux de soja importés sur la Bretagne cédaient 9 euros tandis que les huiles étaient attendues en recul répercutant le recul du pétrole la veille. La Malaisie a exporté 1,21 million de tonnes (Mt) d'huile de palme durant le mois de septembre en baisse de 18,8% sur le mois précédent (1,49 Mt), a indiqué mardi la Société générale de surveillance (SGS). Ces ventes sont toutefois conformes aux prévisions des analystes qui tablaient sur, chiffre autour des 1,20 Mt. Pour ce qui est des métaux c'est l'or qui caracole toujours. Crise oblige, le métal jaune apparaît comme la valeur refuge par excellence en ces temps d'incertitudes. Depuis la faillite de la Lehman Brothers, ce sont désormais les plus riches qui se pressent dans les comptoirs pour transformer en barres des actifs évanescents. Pour acheter ces lingots de 12 kilos de plus en plus rares, ils sont prêts à payer une prime de 25 dollars par once au-dessus du cours londonien du métal jaune. Un tel attrait pour l'or physique n'avait pas été observé depuis le second choc pétrolier en 1979. Ces achats ne font pas nécessairement grimper le marché vers de nouveaux sommets, car dès que l'on dépasse le seuil des 900 dollars l'once, la demande de la joaillerie s'évapore, ce qui fait rapidement retomber la pression. Les investisseurs institutionnels pourraient être les prochains acteurs de cette ruée vers l'or. Après avoir massivement liquidé le métal précieux qu'elles détenaient dans leurs coffres au cours des années 80-90, les banques privées aujourd'hui dans la tourmente pourraient revenir à des pratiques plus sages en reconstituant leur réserve en or. En Europe, les banques centrales ont déjà donné l'exemple. Pour la première fois depuis dix ans, leurs ventes d'or ont reculé cette année.