Parmi les priorités que le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, compte aborder durant les cinq prochaines années, c'est la relance de l'investissement dans les segments du secteur public. Celui-ci, qui a entamé officiellement, hier, un nouveau mandat présidentiel, a promis d'éliminer les blocages résiduels qui peuvent freiner l'initiative privée, en encourageant fiscalement les activités à forte valeur ajoutée et celle faisant appel à l'innovation, en réorientant plus fortement les banques vers le financement des activités de production et des services à contenu technologique. Bouteflika s'est également engagé à poursuivre l'ouverture à l'investissement étranger pour autant qu'il contribue effectivement à la production et à la richesse nationale ainsi qu'au développement technologique du pays, d'autant que ce secteur est la base de la compétitivité internationale, une exigence qui, à mesure que se rapproche l'échéance de l'après-pétrole, devient plus pressante et plus absolue. "En dépit de la grave crise économique qui sévit à travers le monde, la mise à exécution de nos programmes de développement social a été rendue possible grâce aux orientations de notre politique financière. Ces orientations ont permis, en particulier, notre désendettement extérieur et la constitution de réserves destinées à faire face aux aléas des marchés pétroliers", déclare le Président. Il est vrai que le programme mis au point par le président Bouteflika, durant sa campagne électorale, a attiré l'attention de plus d'un de par les actions multiples qui y sont prévues dans tous les domaines d'activité. Que ce soit sur le plan social ou économique, d'importants projets sont, en effet, prévus durant le quinquennat qui vient de commencer (2009-2014). Toutes les réalisations en question seront prises en charge dans le cadre d'une enveloppe financière de quelque 150 milliards de dollars, qui n'a pas laissé place à l'indifférence lors de son annonce. Dans l'ensemble, il s'agit de faire mieux que lors des deux précédents plans quinquennaux, où 3,5 millions de postes de travail ont été créés et où le taux de chômage est passé de 30% à près de 12% en 2008. Bouteflika estime que le moment est venu de renforcer la visibilité du pays sur l'avenir à moyen et long termes. "Nous nous sommes attachés à adapter le cadre de fonctionnement de l'économie aux nouvelles réalités, à étendre et à moderniser nos infrastructures économiques, à assainir nos institutions financières et à engager le processus de leur modernisation, à redéfinir le périmètre du secteur public économique et à rationaliser son organisation. Les conditions sont désormais propices pour enclencher un vaste mouvement de diversification et de densification de notre tissu économique" affirme-t-il. Il faut dire que, depuis quelques mois, le Président a mis en place de nouvelles mesures concernant l'investissement étranger, notamment en ce qui concerne le transfert des capitaux, l'obligation de réinvestir les bénéfices et de répartir le capital dans tout projet d'investissement de telle sorte à ce que l'actionnariat national soit majoritaire. Des mesures qui seront confirmées et affirmées dans le cadre du projet portant stratégie industrielle. Ce projet vise à asseoir une dynamique de la croissance économique qui va toucher les secteurs hors hydrocarbures à travers la création ou le lancement de 200.000 PME qui vont créer de la richesse et des emplois et contribueront à améliorer le taux de croissance hors hydrocarbures. Cependant, même si la conjoncture actuelle n'est pas des plus faciles sur la scène internationale, eu égard à la crise mondiale, le président de la République, lorsqu'il a tracé son ambitieux programme de développement sur les cinq années à venir, a estimé que la crise économique mondiale est conjoncturelle même si elle est durable, tandis que les problèmes économiques du pays sont structurels et nécessitent une solution rapide et adéquate. Les investissements publics sont, de ce fait, indispensables et incontournables pour mener à bien la réalisation des grands chantiers macroéconomiques. Un volet prioritaire sera également pris en charge durant cette période, à savoir la création de 3 millions d'emplois. Au volet social, le programme présidentiel se concrétisera par l'engagement de nouvelles mesures qui viseront l'amélioration du pouvoir d'achat, et ce, avec l'engagement prochain de négociations avec le partenaire social et le patronat pour la révision à la hausse du SNMG (Salaire national minimum garanti) dans le cadre de la tripartite. Adnane Cherih