Abdelaziz Bouteflika a officiellement entamé, hier, son troisième mandat consécutif au sommet de l'Etat algérien. Une cérémonie d'investiture solennelle et pleine de symboles au cours de laquelle il avait réitéré son engagement à parachever l'œuvre de redressement et de construction du pays. Après la traditionnelle prestation de serment, le président de la République a prononcé un discours dans lequel il avait clairement défini les priorités et les défis qui s'imposent au pays dans les cinq prochaines années. Intervenant devant une assistance nombreuse parmi laquelle on distingue de hauts cadres de la nation, d'anciens dirigeants des institutions de l'Etat, des moudjahidines, des représentants de la société civile et ses concurrents lors de l'élection présidentielle du 9 avril dernier, Bouteflika s'est dit déterminé à œuvrer pour la consécration des intérêts suprêmes de la nation. Approfondissement de la réconciliation nationale, poursuite des efforts et des initiatives de démocratisation du pays, réformes des missions et des structures de l'Etat, décentralisation plus poussée des pouvoirs publics, relance économique et prise en charge des la demande sociale, les chantiers sont à la hauteur des espoirs suscités au sein du peuple algérien lors sa remarquable campagne électorale. Fidèle à ses engagements antérieurs, le premier magistrat du pays a fait part de sa volonté à exercer pleinement les pouvoirs que lui confère la constitution pour mener l'Algérie à bon port en associant toutes les forces vives de la nation dans cette grande mission. S'exprimant aux côtés des anciens présidents de la RADP, Bouteflika a mis la pérennité de l'Etat et de ses institutions au-dessus de toute autre considération, en insistant au passage sur la capacité du peuple algérien à anticiper les situations de crise pour aller au bout de ses aspirations légitimes malgré la difficulté, omniprésente, du contexte économique international. Axe majeur de son intervention, la jeunesse, qui représente trois quarts de la population algérienne, est appelée à l'occasion pour prendre une part active dans cet ambitieux programme de réforme et de développement du pays. Des consignes strictes ont été ainsi données pour préparer les générations futures aux défis de la modernité et de l'excellence dans tous les domaines. Bouteflika estime justement que la mise en place de dispositifs spécifiques destinés aux jeunes, au cours de la dernière décennie, a très nettement amélioré la situation, mais ces efforts doivent se poursuivre et s'intensifier pour redonner véritablement espoir à cette frange sensible de la société. «Il n'en reste pas moins que trop de jeunes ne trouvent pas encore d'emplois, ce qui contribue à alimenter chez bon nombre d'entre eux un sentiment de découragement et de mal-être et parfois, chez certains, le désespoir et les tentations néfastes», a-t-il enchaîné en exprimant sa résolution à lutter contre la corruption, le favoritisme et les passe-droits qui gangrènent ces structures. Ce dossier explosif de la jeunesse mérite, en effet, toute l'attention de l'Etat. La résolution des grands problèmes qui se posent aujourd'hui avec acuité au pays (terrorisme, violence, marché noir, émigration clandestine, drogue, prostitution et maux sociaux divers) passe inéluctablement par une prise en charge efficace des doléances légitimes de cette jeunesse. Un système éducatif performant, une offre de formation de qualité et bien en phase avec le tissu économique, une université où la recherche et les nouvelles technologies auront une place prépondérante et, surtout, l'association des jeunes dans la prise de décisions les concernant, figurent parmi les priorités émises à ce propos. «Au-delà de l'emploi, les autres besoins de la jeunesse devront être pris en compte de manière plus soutenue par les pouvoirs publics», ajoute le président de la République en citant en exemple l'extension de la pratique sportive ainsi que la diversification des activités ludiques et culturelles proposées aux jeunes. Le président de la République a fait preuve d'une volonté manifeste à répondre aux attentes de la jeunesse, qui représente 75% de la population algérienne. Il en a fait l'axe central de son discours d'investiture. Effectivement,c'est à ce niveau qu'il convient d'agir pour résoudre les problèmes qui se posent en urgence au pays, et préparer la relève et les élites de demain. C'est aussi cela la véritable pérennisation de l'Etat et de la nation. K. A.