Double événement à Oran. Yasmina Khadra, auteur de polars et directeur du Centre culturel algérien à Paris sera ce week-end l'hôte de marque de la ville d'Oran.Il est invité par les éditions Sédia, la maison qui a réédité beaucoup de ses romans dont le dernier, " Ce que le jour doit à la nuit", à animer ce jeudi à l'hôtel Royal d'El Bahia, une conférence-débat autour de ce livre prochainement adapté au cinéma par le français Alexandre Arcady. Publié en octobre dernier, cet ouvrage volumineux fera l'objet vers 16h d'une vente dédicace au même endroit. Ce n'est pas par hasard que l'auteur soit invité dans cette contrée, puisque dans ce dernier roman, les "scènes" se passent dans l'un des villages typiques du Rio Salado, actuellement El Malah. Admirateur de Camus, on peut penser que Khadra a voulu avoir le même champ romantique qu'a eu l'auteur de "L'étranger " dans " La peste ". Vers 18h, l'écrivain qui s'était dit qu'il " était fier de cet ouvrage qu'il a toujours rêvé d'écrire et qu'il préfère à tout ce qu'il a écrit ", se rendra au théâtre régional de la ville pour assister à la générale de "l'Attentat", une adaptation sur les planches de l'un de ses romans qui parle du conflit israélo-palestinien. Une oeuvre qui a été attachée par son thème et par son actualité à l'événement dont on n'entend pas beaucoup parler, de " El-Qods, capitale de la culture arabe ".L'auteur qui a adapté l'œuvre et son metteur en scène s'appellent respectivement Mourad Senouci et Khoudi Ahmed. " L'entité sioniste ayant refusé que l'événement " El-Qods, capitale de la culture arabe " se tienne dans cette ville, tous les artistes algériens adhèrent à la volonté politique des pays arabes, à l'instar de l'Algérie, d'exprimer leur solidarité avec le peuple palestinien à travers des manifestations culturelles telle l'oeuvre de Yasmina Khadra qui cadre parfaitement avec l'événement ", a précisé Ghaouti, directeur du TRO. Au cinéma comme au théâtre les oeuvres du prolifique Yasmina Khadra semble intéresser et les artistes algériens et les artistes occidentaux. C'est ainsi que, " L'attentat ", le roman publié chez Julliard en 2006 est adapté aux planches tandis que ses autres œuvres comme "Les hirondelles de Kaboul " sera adapté au cinéma Hollywoddien. "L'Attentat " rassemble une douzaine de comédiens du TRO et de différentes troupes de l'Ouest du pays dont Mohamed Himour, Abdelkader Belkaïd, Bachir Hammouda, Fadéla Hachemaoui et d'autres figures du 4e art. Ceux qui n'ont pas lu le livre peuvent en avoir un avant-goût avec ce petit résumé de l'éditeur : " Amine, chercheur israélien d'origine palestinienne, a toujours refusé de prendre parti dans le conflit qui oppose son peuple à son peuple d'adoption et s'est entièrement consacré à son métier et à sa femme Sihem. Jusqu'au jour où un attentat se produit à Tel Aviv. Son ami Naveed, policier, lui annonce alors que Sihem a été tuée et qu'elle est en plus soupçonnée d'être la kamikaze. " et voici ce qu'en pense la critique : " Le sujet n'était pas évident. Pour aborder le thème des kamikazes israéliens, il fallait au moins l'audace de Yasmina Khadra - Mohammed Moulessehoul de son vrai nom ; rien à voir, donc, avec la femme qu'on aurait pu imaginer. L'auteur emmène son lecteur, passionné dès les premières lignes de ce roman époustouflant, dans les méandres de la conscience humaine. Et la conscience est ici double. Il y a d'abord celle d'Amine, cet éminent chirurgien d'origine arabe et naturalisé israélien, qui tente de comprendre. La question n'a de cesse de revenir : pourquoi ? Pour quelles raisons sa femme, cet être doux, dénué de haine et de mystère, s'est-elle fait exploser dans un restaurant, bondé d'enfants de surcroît ? Pourquoi ne lui a-t-elle rien dit ? Et comment lui, qui l'aimait tant, qui lui avait donné toute sa vie, n'a-t-il rien vu venir ? Dans sa quête éperdue pour approcher les raisons qui ont pu motiver un tel acte, Amine va devoir se frotter à ces hommes et ces femmes qui n'ont en tête que la cause palestinienne… au péril de leurs propres vies. Le récit est haletant, mené par une plume brillante et concise. L'auteur n'a aucun mal à nous tirer des larmes de chagrin et d'incompréhension, de compassion et de haine. Yasmina Khadra souhaitait devenir " une plume au service de la littérature, cette sublime charité humaine". Yasmine Ben