Si la réconciliation (sans le pardon) ne vient pas des politiques, et bien elle peut dévaler d'une œuvre artistique, autrement dit de l'univers culturel. Si elle venait par là cela sous entendrait que d'abord c'est moins engageant pour un pays au sens politique du terme et plus engageant pour un auteur, capable de préparer les esprits ou l'opinion pour une réconciliation sereine entre l'Algérie et la France.En dehors des écrits journalistiques et autres travaux historiques à ce sujet, Yasmina Khadra, l'auteur des polars, a largement traité de ce thème, " Ce que le jour doit à la nuit ", son dernier roman pavé édité l'an dernier chez Julliard et réédité par la maison algérienne Sédia en octobre dernier. L'espace romanesque est planté à Oran ou à El Maleh (ex-Rio Salado), et ça fait drôlement penser, à l'espace de "La peste " d'Albert Camus, un des écrivains favoris de Yasmina Khadra.C'est là où se dérouleront les événements de cet ouvrage qui se situe dans le contexte historique des années 30 jusqu'à l'indépendance : " Issu d'une famille de paysans ruinés, Younès est arraché à sa mère à l'âge de 9 ans, puis confié à son oncle, notable d'Oran. Marié à une Française, l'homme rêve d'offrir une vie meilleure à ce jeune et charmant neveu. Rebaptisé Jonas, Younès intègre alors la jeunesse pied-noire de l'Algérie des années 1950. Mais la douceur de son existence sera bientôt troublée par les conflits qui agitent le pays " voici donc le résumé du livre qu'Alexandre Arcady, aussi pied noir issu de la communauté juive, et " arraché à sa " mère patrie " l'Algérie à l'âge de 12 ans pour être rapatrié en France." Jeudi dernier, Yasmina Khadra se trouvait à Oran pour une vente dédicace de ce livre et pour assister à la générale de la pièce adaptée de son roman, "l'Attentat." Cette pièce qui s'intitule, "Le choc " en version théâtrale a semble -il plu à l'auteur. Elle sera selon le directeur du TRO, Azri, à l'affiche les 29 et 30 avril et les 14 et 15 mai au TRO avant d'atterrir au prochain Festival national du théâtre professionnel.Alexandre Arcady se trouvait aussi à Oran pour le repérage de ce film qui doit démarrer en 2010 et qui doit ingurgiter un budget de 17 millions d'euros, budget annoncé par le cinéaste en demandant des aides à l'Etat algérien." J'ai pensé que j'ai beaucoup dit sur l'Algérie mais ce film est un prolongement inespéré et sera d'une plus grande importance dans ma filmographie. " A commencer par un budget de l'ordre de 17 millions d'euros en espérant une coproduction effective avec l'Algérie, car l'œuvre, dont le titre n'est pas encore choisi, exigera beaucoup de moyens pour les reconstitutions d'époque, à Oran ou à El Maleh (ex-Rio Salado), pour retraduire l'atmosphère et le contexte de cette saga. " Contrairement à " Là-bas mon pays " où les scènes en extérieur ont été tournées à l'étranger, ce qui a déteint quelque peu sur le réalisme du film pour ce futur projet, le tournage en Algérie est acquis " a soutenu Alexandre Arcady qui était accompagné de Fadéla Amara, secrétaire d'Etat chargée de la Politique de la ville, et bien sûr de l'auteur du livre. Alexandre Arcady prévoit également de faire de ce roman une mini-série de trois épisodes pour la télévision."Je voulais offrir à l'Algérie un Docteur Jivago, un Autant en emporte le vent. Je ne sais pas si j'y suis parvenu mais si ce livre réussit à concilier les gens, à les amener au pardon, c'est tant mieux", a expliqué l'auteur devant une grande assistance. Yasmine Ben