La balance commerciale de l'Algérie, présentée, hier, par l'Office des statistiques de la direction générale des douanes (ONS), donne lieu à plusieurs lectures et remet au goût du jour le débat sur les capacités de l'Algérie à s'adapter aux nouveaux défis que présente l'économie mondiale. La forte dépendance de l'Algérie du marché international des hydrocarbures ou les énergies fossiles s'est vite fait ressentir aussitôt que les fluctuations des cours du brut sur le marché mondial ont entamé une courbe descendante, et depuis six ou sept mois. Situées autour des 18 milliards de dollars durant le premier trimestre de l'année 2008, les recettes de l'Algérie engrangées par les exportations ne sont que de 10 milliards de dollars du début janvier à la fin mars de l'année en cours. La différence est que, dans la conjoncture actuelle, le baril de pétrole a du mal à aller au-delà de la fourchette des 40-50 dollars tandis qu'à la même période de l'année d'avant ce même baril se négociait largement au dessus de la barre des 120 dollars. Etant donné que la situation actuelle n'a rien de surprenant sachant qu'elle est prévisible dans un contexte économique mondial marqué par une crise inédite, du moins durant ces 60 dernières années, les questions qu'il y a lieu de se poser à présent sont celles relatives à la problématique de faire sortir l'Algérie de sa situation actuelle de mono-exportateur. En outre, il n'y a pas lieu de s'alarmer sur la baisse des recettes, (même si cette baisse est d'une proportion non moins épaisse de 42% par rapport à la même période de l'année d'avant) à partir du moment où le facteur ayant généré ce recul ne remet point en cause la machine économique nationale mais est, plutôt, étroitement lié à un contexte mondial difficile, dont les retombées n'épargnent ni les économies industrialisées ni les pays émergents. Toutefois, les soucis sont vite balayés lorsque l'on sait que les recettes générées par l'exportation des produits dérivés ou les semis produits (produits pétroliers) sont restés au même niveau. Dans tous les cas de figure, la situation actuelle, tel qu'elle se présente ne garantit aucune stabilité pour l'économie nationale. Ce qui fait que le défi majeur auquel l'Algérie est plus que jamais confrontée est celui relatif à la diversification des sources de revenu du pays. Sur ce plan, ce sont les efforts déployés par le gouvernement pour sortir de l'engrenage de la dépendance des recettes des hydrocarbures qu'il y a lieu de remettre en question. En effet, malgré que l'Algérie est caractérisée par une législation qui ne souffre aucune ambiguïté quant à la volonté de l'Etat de diversifier les sources de revenu, force est de reconnaître que cette nouvelle stratégie peine à se répercuter positivement sur le terrain. En effet, les exportations hors hydrocarbures continuent de représenter une part insignifiante dans la balance commerciale de l'Algérie. En ne représentant même pas 3% du volume des exportations du pays, les produits hors hydrocarbures devront attendre encore plus pour être considérés parmi les sources de revenu du pays. A quoi est donc dû ce blocage ? Il n'y a pas d'autre réponse à cette problématique que les pratiques bureaucratiques et les lenteurs administratives qui retardent souvent la mise en application des stratégies tracées par le gouvernement et c'est à ce niveau que l'action du chef de l'Etat, au terme de son programme quinquennal, est attendue. M. Amani