Une enquête nationale sur les dépenses et les revenus des ménages algériens sera menée -au courant de l'année 2010 par l'Office national des statistiques (ONS)- dans le but de «cerner quantitativement et qualitativement les comportements de consommations des citoyens», a annoncé hier sur les ondes de la chaîne III, M. Mounir Khaled BERRAH, DG de cet Office. «C'est une enquête importante organisée tous les dix ans. Elle aura pour objectif de cerner le comportement des ménages algériens. Cette enquête d'envergure est nécessaire pour se mettre en phase avec les changements des comportements de consommations des Algériens», a affirmé le premier responsable de l'ONS. La dernière enquête a eu lieu durant l'année 2000 en Algérie. Le lancement d'une enquête d'envergure sur les revenus des ménages avait été réclamé avec insistance par les économistes en Algérie, où la répartition réelle des richesses du pays demeure encore un «secret d'Etat». Pour de nombreux observateurs économiques, le gouvernement n'a jamais voulu faire une enquête précise relative à la répartition par couches sociales du revenu national. Il s'est contenté de donner un agrégat global d'amélioration du revenu de 31% entre 2000 et 2008. Aujourd'hui, les économistes ne disposent que d'une ancienne enquête internationale du programme des Nations-unies pour le développement (PNUD) et de la Banque mondiale. Cette dernière estime le taux des personnes qui vivent sous le seuil de la pauvreté en Algérie, qui gagnent moins de deux dollars par jour, à plus de 20% de l'ensemble des Algériens. «Les employés touchant des salaires variant entre 12 et 35.000 DA constitueraient plus de 60% de la masse salariale alors que les employés dont les salaires entre 100 et 300.000 DA constitueraient 10% de cette dernière. 2,8% des revenus de l'Algérie sont répartis sur 10% des classes les plus démunies du pays, alors que 20% des catégories les plus riches bénéficieront de 42,6% de la fortune et des revenus. Mais, fait nouveau, une partie de la classe moyenne -commence graduellement à disparaître- et à rejoindre la classe pauvre», précise-t-on dans cette ancienne enquête du PNUD. Le DG de l'Office national des statistiques a annoncé le lancement l'année prochaine d'un recensement économique de toutes les entreprises et opérateurs exerçant en Algérie. Ce recensement devra ainsi établir un état des lieux des agents économiques en Algérie. «Ce recensement économique est une opération phare pour l'Office et pour le pays. Nous voulons doter les pouvoirs publics d'une base de données sur la situation économique nationale pour l'élaboration de politiques de développement adaptées. Il s'agit du recensement de tous les opérateurs -exception faite du secteur de l'agriculture-», précise Mounir Khaled Berrah. Et d'ajouter : «Il est très important de mettre à jour nos répertoires. Le recensement aura pour objectif -de mettre une base de sondage -de toutes les opérations qui seront faites ensuite par notre Office». Pour mener à bien ce recensement économique, l'Office a signé, le 2 juillet dernier, trois conventions de protocole pour réunir les bases de données avec la direction générale des Douanes, la Caisse nationale des assurances sociales (Cnas) et la Caisse nationale de sécurité sociale des non-salariés (Casnos). Ces conventions font suite à celles signées un mois plus tôt entre l'ONS, la Direction générale des Impôts (DGI) et le Centre national de la direction du registre du commerce (CNRC). A rappeler que ce recensement a été inscrit dans le cadre du projet de loi de finances 2009. Il devrait, selon le ministre des Finances, se réaliser sur la base d'un questionnaire comprenant plusieurs éléments-clés. Cette opération permettra de tracer le comportement des agents concernés pour établir des liaisons entre les politiques économiques et leur comportement.