Le volume des échanges de l'Algérie avec les pays arabes, dans le cadre de la Zone de libre-échange (Zale) mise en vigueur depuis début janvier 2009, a enregistré, au cours du premier trimestre 2009, une augmentation de plus de 61% en passant ainsi de 260 à 330 millions de dollars, a-t-on appris lundi auprès du Centre national de l'informatique et des statistiques (Cnis) des Douanes. Cette augmentation n'est sans doute qu'une conséquence directe de l'adhésion de notre pays à ladite zone. En outre, il faut signaler, à cet effet, que le marché arabe demeure un des marchés les plus porteurs, notamment en ces temps de crise économique mondiale. Les pays arabes, eu égard à leur déconnection vis-à-vis du système financier mondial, demeurent plus ou moins affectés par les répercussions de la crise actuelle. Ils représentent un marché connaissant, jusqu'à l'heure, moins de ralentissement du rythme de la consommation. Par ailleurs, et à la faveur de cette hausse significative du volume des échanges, notre adhésion s'avère beaucoup plus bénéfique, notamment quand on se rappelle que cette adhésion était tant appréhendée par les industriels algériens. Ils ont prévenu que l'économie nationale serait indubitablement pénalisée par l'ouverture du marché algérien à la Zone arabe, et ce, sous prétexte de la concurrence déloyale. Ils ont estimé que les industriels algériens ne pourront pas résister à la concurrence rude des produits en provenance de la région. Selon eux, les producteurs nationaux sont toujours tenus de payer les droits de douane sur les intrants de production, alors que les entreprises arabes ne payent pas les droits de douane sur leurs produits finis exportés vers l'Algérie. Le Forum des chefs d'entreprise (FCE), et par le biais de son président M. Reda Hamiani, est d'avis que "le surcroît d'ouverture fera peser des risques importants sur l'économie algérienne". En tout état de cause, les patrons nationaux redoutent que le marché national serait inondé de produits arabes, qui seront beaucoup moins chers que les produits locaux, ce qui anéantira les entreprises nationales. Pour parer à ce danger, ils ont exigé une liste négative élaborée par chaque pays et sur laquelle sont portés les noms des produits interdits d'entrée sur leur marché. Sur ce point, il convient de rappeler que les opérateurs économiques ont été appelés, au mois de mars dernier, à actualiser la liste des produits à protéger dans le cadre de la Zale, pour son adoption par le ministère du Commerce avant sa présentation au comité de négociations et de suivi de la zone. Les opérateurs économiques sont tenus de prendre en considération dans l'élaboration de cette liste les critères pré-établis pour mettre un produit dans la "liste négative". A en croire les chiffres du Cnis, on constatera qu'en dépit de tous les appréhensions et les réticences des opérateurs économiques quant à l'adhésion de l'Algérie à la Zale, les retombées sont finalement positives sur notre économie. C'est un choix stratégique dans le sens où les opérateurs peuvent importer et exporter dans la Zale contrairement avec l'UE où on ne peut pas placer nos produits tellement la concurrence est rude. Pour rappel, en 1997, il a été décidé du démantèlement tarifaire progressif pour arriver en 2005 à la création d'une zone arabe de libre-échange entre les 22 Etats membres. Débutées au mois de janvier 2009, les négociations sur la finalisation de cet accord devraient se poursuivre au mois de mai prochain par la réunion du comité des règles d'origine, en présence d'un représentant marocain pour les pays du Maghreb et d'un représentant saoudien pour les pays du Golfe. Il sera question, lors de cette rencontre, de négociations de 20 chapitres de produits sensibles tels que le textile et les produits para-pétroliers. Avant cette rencontre importante, le ministère compte organiser des réunions extraordinaires pour mettre au point tous les chapitres qui seront abordés. Il est à rappeler également que le montant des échanges commerciaux entre l'Algérie et les pays arabes a atteint 3,28 milliards de dollars durant l'année écoulée, contre 2,14 milliards en 2007, selon les données recueillis auprès du Centre national de l'informatique et des statistiques (Cnis) relevant des douanes. H. M.