Les prix de la quasi-totalité des produits alimentaires ont connu une hausse vertigineuse durant la période allant du mois d'avril 2008 à avril 2009, selon l'Office national des statistiques. En effet, et selon les données de l'Office rendues publiques, hier, le rythme annuel de l'inflation a encore augmenté en Algérie entre la période allant de avril 2008 à avril 2009, passant de 4,4% à 4,8%. Une hausse traduite sur le panier de la ménagère ; cette hausse a provoqué une explosion des prix des principaux produits à la consommation. Dans le lot, on retrouve une hausse des prix qui a touché beaucoup plus l'indice des produits agricoles frais de 19,8%, des biens alimentaires (9,1%), des produits manufacturés (2%), et celui des services avec +6,5%. Par contre, les produits alimentaires industriels ont accusé une baisse de 1,8%. Les prix à la consommation ont connu, au premier trimestre 2009, une variation de +6,1% par rapport à la même période 2008. Cette variation est due notamment à une forte hausse des prix des biens alimentaires (+8,9 %), avec +17,6% pour les produits agricoles frais, 5,9% pour les services et 1,9% pour les biens manufacturés, précise l'Office. Les prix des produits alimentaires industriels, quant à eux, ont connu une stagnation, au cours des trois premiers mois de l'année en cours. Le rythme annuel d'inflation en Algérie est passé de 29,04% en 1994 à 4,4% en 2008, signale-t-on. En fait, ce sont les produits agricoles frais avec les viandes qui ont enregistré les hausses de prix les plus significatives, avec des hausses de plus de 19,8%. La tomate à plus de 80 DA/kg, les petits pois entre 80 et 100 DA/kg, les navets à plus de 50 DA/kg, un œuf à 12 DA, etc. On trouve l'explication à cette hausse, par le fait, que toute la chaîne des produits agricoles frais est touchée par une augmentation vertigineuse des prix. Et cette hausse des produits du groupe s'étend également à la viande de boeuf, aux fruits, viandes et poissons en conserve. Selon l'ONS, à l'exception des prix des huiles et graisses qui ont accusé une baisse, tous les produits du groupe alimentation sont en hausse depuis le début de l'année en cours, comparativement à la même période de l'année écoulée. Il est à dire que l'économie nationale commence à souffrir du manque d'investissements structurels, de grands projets créateurs d'emplois stables capables de relancer la consommation avec le retour de la baisse des prix. Dans cette optique, beaucoup ont déjà parlé de conduite à vue de l'économie algérienne, qui n'arrive pas à produire assez, autant pour exporter que pour répondre à la demande locale. Une situation dramatique mine depuis quelques années l'économie algérienne, qui survit grâce aux recettes d'hydrocarbures, utilisées pour l'importation à plus de 40 milliards de dollars, en 2008, de produits alimentaires. Mohamed Amine