Les ministres des Finances du G7, réunis vendredi soir à Washington, étaient attendus sur un dossier très ardu, celui du le traitement des "actifs toxiques" des banques. Dans ce contexte le directeur général du Fonds monétaire international, Dominique Strauss-Kahn, a réaffirmé qu'aucune reprise ne sera possible tant que les établissements financiers n'auront pas assaini leurs actifs toxiques et ne seront pas en mesure de relancer le crédit. Notons que le FMI a calculé que les pertes d'actifs s'élèvent désormais à 4 100 milliards de dollars, dont les deux tiers pour les banques stricto sensu. L'institution de Bretton woods estime que les dévalorisations à venir représentent 550 milliards de dollars aux Etats-Unis, 750 milliards en Europe et 200 milliards au Royaume-Uni. Le Fonds monétaire international estime que les banques américaines, européennes et japonaises ont admis, à ce jour seulement, un tiers des pertes liées aux dépréciations d'actifs financiers qui devraient être effectuées entre l'été 2007 et 2010. Aux Etats-Unis le système mis en place par l'Administration Obama ne fonctionne toujours pas, faute de se mettre d'accord sur le prix de ces actifs. En Europe, la chancelière Angela Merkel s'est engagée à déposer un projet de loi d'ici à septembre. Pour sa part, le ministre britannique des Finances. Alistair Darling, a insisté sur la nécessité de sortir les actifs financiers dits "toxiques" des bilans des banques pour favoriser une reprise économique mondiale. M. Darling s'exprimait au Conseil des relations étrangères, un centre de recherche de Washington, avant la réunion avec ses homologues du G7 et du G20. "Beaucoup de banques ont des actifs en détresse, un problème sur lequel nous devons nous pencher. Quoi qu'il arrive, cela doit être réglé", a-t-il déclaré. Selon lui, "si on continue à discuter de ce point (...) on perd du temps". Le chancelier de l'Echiquier a par ailleurs considéré que la règlementation financière devait "commencer à un niveau national". "Un jour" peut-être, le besoin pourrait apparaître d'une organisation de régulation supranationale selon lui, mais M. Darling a répété que "la réglementation devrait se faire à un niveau national". M. Darling a enfin souligné l'importance du G20, qui regroupe en plus des pays riches du G7 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Italie et Japon) des économies émergentes (Afrique du Sud, Arabie saoudite, Argentine, Australie, Brésil, Chine, Corée du Sud, Inde, Indonésie, Mexique, la Russie et Turquie, plus l'Union européenne). "Il faut s'assurer que nous pouvons aider ces économies maintenant", a-t-il dit, souhaitant qu'"à long terme, toutes les économies bénéficient" des mesures coordonnées en faveur de la croissance. Synthèse Isma B.