Karim Djoudi, ministre des Finances, a rejoint, hier soir, la capitale fédérale américaine où il doit présider les assemblées annuelles de la BM et du FMI, qui se tiendront à Washington du 20 au 22 octobre et ayant pour thème la crise financière. A la tête d'une délégation, le ministre des Finances, prendra ainsi part à la réunion ministérielle du groupe intergouvernemental des 24 (G 24) et aux travaux du Comité monétaire international du FMI et du Comité de développement de la BM. Des rencontres sont également prévues avec Mme Daniela Gressani, vice-présidente de la région Afrique du Nord et Moyen-Orient (MENA) et le président de la BM, M. Robert Zoellick dans le cadre des rencontres des gouverneurs arabes et africains. En marge des assemblées annuelles des institutions de Bretton Woods, M. Djoudi s'entretiendra, par ailleurs, avec ses homologues de certains pays ainsi qu'avec des présidents de banques et autres responsables d'institutions financières présents à Washington pour les assemblées d'automne du FM et de la BM, qui se tiennent en présence de leurs 185 membres et ce, pour une examen approfondi des récentes évolutions de l'économie mondiale et des mesures avancées pour mieux adapter ces deux institutions aux réalités de l'économie internationale sans sacrifier la croissance et l'avenir des pays les plus faibles. C'est dans ce contexte marqué par une crise financière que des pans entiers de la finance échappent aux autorités de contrôle. Le système de régulation et de contrôle de la finance mondiale est à bout de souffle et n'arrive plus à juguler les différents paramètres et autres nouvelles règles conduites par des opérateurs mondiaux de la finance. l'apparition de nouveaux défis tels que le ralentissement économique mondial et le réchauffement climatique, et plus récemment la tempête financière aux Etats-Unis, fait, en outre, craindre que la poursuite des OMD ne marque le pas. Le Fonds monétaire international (FMI) estime que les pertes totales associées à la débâcle des marchés financiers atteindront 1 300 milliards de dollars américains pour le système financier mondial. Ces estimations ont été relevées par rapport à celles émises au printemps dernier quand le FMI évaluait les pertes à un milliard de dollars. Le directeur général adjoint, John Lipsky, avait affirmé pour sa part que l'activité économique serait soutenue par la baisse du prix du pétrole, par la résilience des pays émergents. Le FMI a estimé, quant à lui, que l'immobilier touchera le fond en 2009. Selon l'ONU, les progrès réalisés depuis 2000 sont réels mais très inégaux selon les régions, et l'Afrique sub-saharienne, très en retard, ne parviendra pas à réaliser les objectifs au rythme actuel.Lors de la dernière assemblée, en octobre 2007, plusieurs pays émergents avaient reproché au Fonds, dominé par les pays riches, de n'avoir pas su anticiper la crise immobilière (subprime), parce que née aux Etats-Unis, et d'en traiter les effets avec complaisance. Mi-décembre, le nouveau directeur général de l'institution, Dominique Strauss-Kahn, avait annoncé une reprise en main du dossier. Revenu à son rôle de gendarme, le Fonds juge que, dans cette affaire, l'ensemble des intervenants n'ont réussi à apprécier ni l'ampleur de l'effet de levier auquel ont eu recours de nombreuses institutions ni les risques de dénouement désordonné qui en découlent. Le rapport dénonce en rafale la prise de risque excessive et le manque de rigueur au sein d'"institutions faiblement capitalisées" et va jusqu'à recommander une réforme du mode de rémunération des cadres impliqués dans la gestion des produits à risques.