De nombreux pays à travers le monde se mobilisent pour tenter de contenir la menace de grippe porcine apparue au Mexique, où l'épidémie a déjà fait plus de 100 morts, et dont la présence est déjà avérée aux Etats-Unis et au Canada. La Chine a suspendu ses importations de porc et de produits porcins en provenance du Mexique et de trois Etats américains, le Texas, le Kansas et la Californie, afin de prévenir l'arrivée de l'épidémie provoquée par le virus A/H1N1. Les Etats-Unis, où vingt cas ont été décelés, sans aucun décès, ont déclaré, dimanche, "l'état d'urgence sanitaire". Ils ont annoncé des dépistages sur les personnes qui se présenteraient aux frontières en provenance des pays touchés par le virus. Le Canada est touché, avec six cas confirmés, et plusieurs pays, dont la Nouvelle-Zélande, la France, l'Espagne et le Brésil ont fait état de cas suspects. Deux cas suspects signalés en Australie se sont révélés négatifs. En Asie, de nombreux pays ont commencé à prendre des mesures de précaution. Les autorités sanitaires de Nouvelle-Zélande tentent ainsi de retrouver plusieurs centaines de passagers ayant voyagé avec un groupe de neuf lycéens et leur enseignant, de retour du Mexique, qui pourraient être atteints de la grippe porcine. De son côté, la Russie a mis en place une commission de prévention contre la propagation de la grippe et vérifie tous les vols provenant du Mexique et des Etats-Unis. La Commission européenne suit "de très près" la situation. L'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui avait mis en garde contre le "potentiel pandémique" du virus, a prévenu, dimanche, que le nouveau virus pourrait évoluer et devenir "beaucoup plus dangereux". L'OMS recommande que "tous les pays intensifient leur surveillance de tous les cas inhabituels de maladie ressemblant à une grippe ou à une grave pneumonie". La Banque mondiale a, de son côté déjà, annoncé un crédit immédiat de 25 millions de dollars pour le Mexique et en a approuvé un autre de 180 millions à moyen terme. En Algérie, une cellule de crise a été mise en place par le ministère de la Santé, pour faire face au virus. La réunion des représentants du ministère avec les autres secteurs concernés a, en effet, décidé de l'adoption de mesures afin de sécuriser les ports et les aéroports en attendant de recevoir un rapport complet de l'Organisation mondiale de la santé concernant la transmissibilité de la grippe porcine d'homme à homme. La cellule de crise a été installée suivant l'instruction de l'Organisation mondiale de la santé, qui a décrété avant-hier l'état d'urgence en raison de la propagation de cette maladie mortelle. Les représentants de l'Organisation de par le monde ont reçu des instructions d'autant que la majorité des contaminations ont touché des jeunes, tandis que la disponibilité des vaccins dans la plupart des pays se réfère à des statistiques relatives au nombre de personnes âgées et de malades chroniques. Il serait par conséquent difficile de fournir les quantités nécessaires de vaccins en cas de pandémie. Les experts algériens en vaccinologie continuent à rassurer que si l'Algérie est touchée par ce virus, le vaccin serait disponible, notamment, dans le cadre d'une convention entre l'institut Pasteur et Sanofi-Pasteur de France. Lotfi C.