C'est la fin du suspense. Une semaine après sa prestation de serment, le président de la République a décidé de reconduire le gouvernement. Ainsi, et conformément à l'article 77-5 de la Constitution, M. Abdelaziz Bouteflika a reçu, hier, le Premier ministre, M. Ahmed Ouyahia, qui lui a présenté sa démission. Sur ce, le président de la République a décidé de reconduire Ahmed Ouyahia dans les fonctions de Premier ministre ainsi que le gouvernement dans sa composition actuelle, à l'exception de Bouguerra Soltani qui quitte le gouvernement à sa demande. Selon le communiqué de la Présidence de la République, le chef de l'Etat a décidé de reconduire le gouvernement compte tenu du calendrier international ainsi que des exigences internes, mettant ainsi fin à toutes les supputations autour de divergences à propos de la composition du gouvernement. Pour ce qui est du ministre d'Etat sans portefeuille, Bouguerrra Soltani, il faut savoir que celui-ci a adressé une demande, il y a quelques jours, au président de la République pour le décharger de ses fonctions au sein du gouvernement. Selon M. Noureddine Ait Messaoudène, conseiller personnel de Bouguerra Soltani, les raisons de ce retrait résideraient dans le fait que le président du MSP souhaite se consacrer à la gestion de son parti et appréhender dans la sérénité la dissidence au sein de celui-ci. Pour rappel, les adversaires de l'actuel président du Mouvement de la société pour la paix lui reprochent d'avoir dévié de la ligne tracée par Cheikh Nahnah et d'avoir accaparé des décisions du parti sans recourir à la choura, comme il est de tradition dans ce genre de mouvement. Au-delà du retrait de Soltani, les ministres reconduits auront fort à faire. Il faut savoir que le président de la République entame son nouveau mandat avec des objectifs ambitieux ayant pour finalité la consolidation des acquis des deux précédents mandats. Ce qui n'est pas évident, dans la mesure où la crise qui secoue l'économie mondiale a mis à nu les vulnérabilités de l'Algérie et a dressé au rang de priorité la mise en place d'une économie indépendante des hydrocarbures, susceptible d'être pourvoyeuse de richesses et d'emplois. Pour cela, le président de la République lance un nouveau programme de développement pour le prochain quinquennat, lequel repose sur un plan d'investissements publics de l'ordre de 150 milliards de dollars. Les objectifs prioritaires de ce programme demeurent ceux inhérents à la croissance économique, dont le taux est constamment sur une courbe ascendante, mais l'essentiel de son programme s'articule autour du parachèvement de la politique de l'habitat, où pas moins d'un million de logements sont prévus, en plus du million déjà en chantier. Il faut retenir, d'une façon globale, que le prochain plan de développement économique inclut la réalisation de plusieurs infrastructures stratégiques pour le pays, tel le transport et l'hydraulique, sachant que la construction de nouveaux barrages est plus que nécessaire pour faire face à la pénurie d'eau qui pointe à l'horizon 2025 et dont l'enjeu stratégique sera l'accès à l'eau et la gestion rationnelle des ressources hydriques. Un volet prioritaire sera également pris en charge durant cette période, à savoir la création de 3 millions d'emplois. Aussi, le programme du président vise à asseoir une dynamique de la croissance économique qui va toucher les secteurs hors hydrocarbures à travers la création ou le lancement de 200 000 PME qui vont créer de la richesse et des emplois et contribueront à améliorer le taux de croissance hors hydrocarbures. Au volet social, le programme présidentiel se concrétisera par l'engagement de nouvelles mesures qui viseront l'amélioration du pouvoir d'achat et ce, avec l'engagement prochain de négociations avec le partenaire social et le patronat pour la révision à la hausse du SNMG (Salaire national minimum garanti) dans le cadre de la tripartite. Dalila T.