La problématique du soutien à l'énergie utilisée dans l'agriculture saharienne a été le thème central d'un atelier régional organisé au siège du Commissariat de développement de l'agriculture saharienne (Cdas) de Ouargla. Initié par le ministère de l'Agriculture et du Développement rural, cet atelier est un espace consacré à l'étude des moyens susceptibles de réduire le coût de l'énergie utilisée dans l'agriculture saharienne, notamment l'énergie électrique et le gasoil "qui constituent une lourde charge pour les agriculteurs du sud", a indiqué Nourredine Radjel, directeur central au ministère. "Cet atelier vise également à introduire, dans le cadre du développement rural, d'autres formes d'énergies renouvelables de remplacement à moindre coût, notamment l'énergie éolienne et l'énergie solaire" , a-t-il ajouté.Plusieurs exposés portant sur cette thématique ont été développés lors de cet atelier dont l'exposé de Melle Mokhtari du ministère de l'Agriculture et du développement rural sur la politique de soutien au prix de l'énergie dans le secteur agricole durant la période allant de 1998 à 2008. La conférencière a axé sur les différents problèmes rencontrés dans l'agriculture saharienne, notamment le coût "excessif" d'exploitation des ressources hydriques "qui nécessitent l'utilisation de l'énergie, à savoir de l'électricité ou du gasoil". Les pouvoirs publics ont mis en place des dispositions visant à soutenir les coûts de l'énergie utilisée par les agriculteurs, a soutenu Melle Mokhtari, soulignant que 13 wilayas du sud du pays ont bénéficié d'un soutien annuel pour l'électricité estimé à 1600 DA pour un hectare cultivable et 260 DA pour le gasoil. "Ce soutien annuel a été revu à la hausse en juin 1999 pour passer à 2.500 DA pour l'électricité avant d'être révisé pour atteindre en 2001, les 3.500 DA l'an par hectare cultivable" a-t-elle expliqué. Par ailleurs, entre 2007 et 2008, d'autres mesures de soutien aux coûts de l'énergie ont été prises par les pouvoirs publics au profit des agriculteurs de dix wilayas du sud afin de réduire les coûts de revient de la production agricole, a souligné Melle Mokhtari. Les efforts déployés par les pouvoirs publics pour la prise en charge partielle des surcoûts d'énergie utilisés dans le secteur de l'agriculture saharienne n'ont pas empêché les agriculteurs du sud de contester les prix des produits énergétiques appliqués et de demander une révision à la baisse des prix, a-t-elle dit. Ces surcoûts d'énergie ont poussé les agriculteurs à réduire le temps d'utilisation des pompes d'exploitation d'eau souterraine, de réduire la quantité d'eau d'irrigation utile pour l'agriculture et la réduction des exploitations agricoles irriguées, ceci a engendré, selon elle, "une baisse de production". Dans son intervention intitulée "Les énergies renouvelables en remplacement pour le développement de l'agriculture saharienne", M.Hanachi, représentant du Commissariat de Développement de l'agriculture Saharienne de Ouargla, a indiqué que les produits énergétiques conventionnels utilisés actuellement dans l'agriculture saharienne "sont limités dans le temps et l'espace, contrairement aux énergies renouvelables, notamment l'énergie éolienne et solaire qui constituent des palliatifs très répandus dans le monde". Des pays d'Amérique latine et d'Europe "sont des exemples types de réussite dans l'utilisation de l'énergie renouvelable", a-t-il expliqué. Cet atelier régional, a regroupé des directeurs des services agricoles et des chambres de l'agriculture des wilayas de Ouargla, Tamanrasset, Ghardaïa, Biskra, El Oued, Adrar ainsi que des représentants de l'Unité de recherche d'énergie renouvelable de Ghardaïa et l'Institut technique de développement agricole saharien. R.R