Le pari ne paraît nullement insensé dès lors qu'une nette amélioration s'est fait sentir en 2009 avec une campagne moisson-battage qui s'est soldée par un ensilage de 61,2 millions de quintaux, et cela après plusieurs années de vaches maigres en matière de récolte céréalière, les moissons successives de ces quatre dernières décennies n'ont jamais dépassé les 20 millions de quintaux, descendant parfois à 14 millions, sauf l'année 2004 où la moisson a été de 41 millions. Un véritable saut quantitatif qui n'est pas le fruit du seul facteur pluviométrique, certes important, mais aussi celui des mesures prises par le ministère de l'Agriculture et du Développement rural pour encourager les céréaliculteurs à produire plus. A ce titre, on peut citer la mise en place d'une subvention des coûts d'acquisition et de reproduction des semences et de l'institution d'un soutien des prix d'acquisition des engrais de 20%. Par ailleurs, notons l'institution d'un soutien public des prix des matériels agricoles et d'irrigation économisant l'eau entre 25 à 45%, plus le leasing et, enfin, la reconduction de la mesure relative à l'alignement des prix locaux des céréales livrées aux CCLS sur les marchés mondiaux (4 500 DA/q blé dur, 3 500 DA/q blé tendre et 2 500 DA/q orge). Ces derniers prix ont grandement créé de l'engouement au sein des céréalicultures. Notons aussi l'effet levier engendré par le crédit sans intérêt «RFIG» qui a libéré les producteurs de céréales de toute contrainte financière. Toutes ces mesures ont permis à de nombreux céréaliculteurs d'engranger des bénéfices importants, ce qui a poussé d'autres agriculteurs à se reconvertir, ou du moins, à réserver des périmètres importants dans leurs exploitations à la culture du blé ou de l'orge. En témoigne le niveau de disponibilité et d'enlèvement de semences et d'engrais enregistré lors de la campagne labours-semailles 2009. Selon un bilan d'évaluation de l'OAIC arrêté au 15 décembre, il ressort pour ce qui concerne la situation des enlèvements des semences qu'un volume de 635 110 q de blé dur a été livré, soit une augmentation de +56% par rapport à la dernière campagne. Pour le blé tendre, 219 030 q enlevés (+30%), l'orge : 144 485 q, (+36%) et, enfin, l'avoine : 7 925 q soit une augmentation de 47%. On relèvera que ce sont les semences certifiées qui ont fait l'objet d'une forte demande par rapport aux semences ordinaires. Le bilan rapporte, en effet, 851 190 q de semences certifiées livrées, soit 85% des semences enlevées, devant 155 360 q de semences ordinaires (15%). Au chapitre des enlèvements des engrais au 15 décembre 2009, 331 305 q entre engrais azotés et engrais phosphatés, soit un taux d'augmentation par rapport à l'année dernière de 61%, ont été vendus. Autre indice révélateur, l'extension de la surface emblavée en céréale. Il a été semé à la date du 15 décembre 2 300 993 ha contre 2 281 350 en 2008. La fertilisation de fond est passée de 86 800 en 2008 à 306 000 en 2009. On a aussi constaté des actes de reconversion de superficies d'orge en blé dur et en blé tendre, mais avec un degré moindre pour ce dernier. Ainsi, toutes les conditions pour améliorer le rendement à l'hectare de la campagne céréalière 2009-2010 sont réunies. «Les rendements seront supérieurs ou du moins égaux en résultats à celle de l'année dernière, à la condition que l'itinéraire technique soit respecté par les agriculteurs pour qu'un éventuel déficit hydrique en mars et avril ne puisse avoir de l'effet sur la germination des pousses en pleine maturation au début du printemps prochain», estime-t-on du côté de la tutelle. Z. A.