Selon les experts du Cnes, le mode d'élaboration de ce sixième rapport est très différent des précédents, dans la mesure où il a été établi selon les standards internationaux du Pnud en partenariat avec le Pnud-Alger. D'après Abdelwahab Rezig, membre du Cnes, il y a eu, au préalable, une organisation de tout un processus, entre autres, des séminaires méthodologiques pour les différents indicateurs du développement avec la collaboration d'un expert international du Pnud et en même temps l'ensemble de l'exercice, a été soumis dès le début non seulement à une évaluation interne, mais également à une évaluation externe, puisqu'il a été validé par l'expert international. M. Rezig souligne qu'en ce qui concerne la question du capital humain, "le rapport traite de cet aspect sous l'angle du capital humain dans son essence éducation et formation. Dans sa relation avec l'entreprise, l'économie du savoir, c'est le moteur de la croissance au niveau de l'économie mondiale à présent". Il explique, dans ce contexte, qu'il a été démontré que plus une personne est qualifiée, et plus elle a une chance de trouver un emploi y resta le plus longtemps et être rémunérée. Il ajoute que lorsqu'une entreprise dispose d'une main-d'œuvre qualifiée, dont le capital humain a une formation très élevée, "la compétition est nécessairement à son avantage et cela lui permet de pénétrer cette division internationale nouvelle qui est de plus en plus concurrentielle". A la question du comment faire évoluer le développement du savoir dans un pays où le phénomène de la fuite des cerveaux est très importante, M. Rezig répondra "Je n'aima pas beaucoup ce terme de "fuite"". A l'ère de la mondialisation, la circulation des cerveaux existe partout. Le problème pour nous, c'est qu'il y a eu le départ massif de ces cerveaux. La question déterminante pour empêcher cela, c'est qu'il faut consacrer les compétences qui sont ici, leur donner les conditions nécessaires pour qu'ils ne partent pas. Le déplacement à l'extérieur est souvent encouragé lorsqu'il est temporaire afin d'améliorer ces compétences, compte tenu du niveau technologique et scientifique à l'extérieur. Mais, si la compétence nationale n'est pas favoriser, l'homme en tant qu'être humain est mu par son intérêt personnel. Le deuxième aspect "qui concerne la formation du capital humain, nous avons formé quantitativement, il est donc nécessaire de s'intéresser de plus en plus à la qualité du capital humain. A ce niveau-là, nous souffrons encore d'insuffisance". Pour combler ces insuffisances, il met l'accent en matière de qualité par l'amélioration des formateurs et l'amélioration des conditions et des moyens de travail, par l'amélioration des programmes et la distribution pédagogique. Il s'agit de donner un autre destin à l'école, au même titre que l'université et le lycée. Il faut que cet ensemble pédagogique soit relié au monde du travail. Nous devons développer la relation entre le monde de l'éducation-formation et le monde de l'entreprise. Ce cap n'est pas encore complété comme il se doit. Pour conserver ces compétences en Algérie, le professeur Rezig souligne que déjà la volonté politique est "affichée". "Il y a une tendance à la généralisation de cette conscience, que nous avons besoin de construire et de maintenir cette élite nationale". Il explique que le fait de conserver une élite ne dépend pas uniquement d'une "volonté politique qui est quand même nécessaire. Une volonté politique nécessaire, mais pas suffisante. Encore, faut-il qu'elle soit suivie par des applications rigoureuses". Il indique dans ce sens, que lorsqu'il entend le chef de l'Etat déclarer "la nécessité de la qualité de la formation à un niveau pareil, normalement l'application devrait suivre, mais ce n'est jamais automatique ; l'affirmation est au plus haut niveau, c'est un pas important". Le professeur Rezig se dit être un adepte de l'économie de marché. "Si je suis pour le marché concurrentiel, c'est que je considère qu'il consacre la compétence". Il donne comme exemple les entreprises privées étrangères qui sont installées en Algérie. "Elles utilisent des compétences nationale, elles arrivent à les utiliser en leur offrant des conditions beaucoup plus intéressantes, c'est une réalité, alors pourquoi ne pas prendre cela en considération". Dans cet objectif, M. Rezig est catégorique pour dire qu'"il est nécessaire de mener à terme les réformes économiques et les autres réformes structurelles. Il est nécessaire d'installer une véritable économie de marché".