Dans le cadre du programme Invest in Med, qui vise le développement de l'investissement et les flux commerciaux en Méditerranée, 18 nouvelles initiatives concrètes pour le développement économique de la région, dont 8 concernant directement l'Algérie, viennent d'être présentées à Barcelone. Selon les initiateurs d'Invest in Med, ces initiatives visent à générer des partenariats économiques euro-méditerranéens en développant les PME, à mettre en place de nouvelles offres de services innovantes dans le bassin méditerranéen et à attirer des investisseurs étrangers. Dans ce cadre, elles portent en priorité sur des secteurs jugés " clés " pour l'avenir de la Méditerranée, comme l'environnement, l'agro-industrie ou encore le tourisme. L'Algérie a bénéficié de ces initiatives et est concernée sur les dossiers de la sécurité alimentaire, de la coopération dans l'agro-industrie, du partenariat dans le secteur de la construction, de la rationalisation de l'énergie, de la coopération dans le matériel mécanique, du tourisme, des partenariats dans les TIC et du compagnonnage industriel. Pour chacun de ces projets, qui incluent également d'autres pays de la région, l'Algérie est représentée par l'une de ses structures, organisme ou association représentatifs, qui joueront le rôle de partenaire vis-à-vis des initiateurs des projets de développement. Il en sera ainsi pour l'Union nationale des paysans algériens dans le cadre de l'initiative Mag-Trace sur la sécurité alimentaire et la traçabilité dans les pays du Maghreb, chapotée par l'Union maghrébine des agriculteurs. Il faut dire que les mutations en cours dans le monde et dans la région commandent de mettre en œuvre des projets en Méditerranée dans le domaine de l'eau, de la dépollution, de l'énergie et notamment de l'énergie solaire, du transport, des technologies numériques, de la formation, de la santé et des mobilités circulaires. Mais cela passe prioritairement par la construction d'un espace financier intégré qui assure aux pays du sud et de l'est de la Méditerranée le flot des ressources et d'investissements nécessaires à une véritable convergence économique accélérée des deux rives, ainsi qu'un traité international qui sécurise les investissements et les transactions financières, et débouche sur une cour arbitrale euroméditerranéenne. La crise a précipité l'annonce d'une mutation fondamentale de l'économie mondiale et de la globalisation jusqu'ici sans régulation sérieuse, donc de nouveaux rapports sociaux et politiques. Cette mutation s'effectue selon trois axes d'après le spécialistes en économie à savoir une économie fondée sur la production de valeurs dans l'économie réelle et non virtuelle ; une croissance économe des matières premières, promouvant de nouvelles activités durables et de nouveaux modes de consommation ; une géographie renouvelée par les solidarités de proximité, en lieu et place de la distinction obsolète entre Nord et Sud. Au-delà de ces nouvelles relations économiques, le Bassin méditerranéen peut être un laboratoire du nouveau modèle de développement, valorisant la diversité de ses civilisations, faisant face ensemble au terrible défi climatique de la région, inventant l'énergie de demain. Les besoins de rattrapage de la rive sud mais aussi ses potentialités sont tels qu'ils sont une occasion exceptionnelle pour l'essor d'industries nouvelles, de nouveaux comportements de consommation requis par la rareté des ressources et le danger climatique. Il est clair que de nombreux obstacles se dressent sur ce chemin. En particulier, il est indispensable que l'Union européenne soutienne de manière plus décisive l'initiative arabe de paix au Proche-Orient. Dalila B.