La grippe porcine (ou mexicaine) pourrait décliner avant de refaire surface avec une virulence sans précédent, a averti la directrice générale de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Margaret Chan, dans un entretien publié lundi par le journal 'Financial Times"'. Si le taux de mortalité du virus A (H1N1) semble se stabiliser dans le monde, une seconde vague du virus pourrait frapper en apportant sa "vengeance", a-t-elle dit. "Si cela se produisait, cela serait la pire des épidémies que le monde aurait à affronter au 21ème siècle", a déclaré au journal Mme Chan. "Nous espérons que le virus disparaîtra, car, si ce n'est pas le cas, nous allons tout droit vers une épidemie d'envergure. Je ne prédis pas l'apparition d'une pandémie, mais si je passe à côté et que nous ne sommes pas préparés, alors j'aurais failli à ma tâche. Je préfère qu'il y ait un excès de préparation que l'inverse", a-t-elle dit. L'épidémie de grippe dite porcine a fait jusqu'à présent 26 morts (25 au Mexique et un aux Etats-Unis) et s'est propagée à vingt pays, selon un nouveau bilan publié lundi par l'OMS. Les pays insulaires du Pacifique sont plus vulnérables au virus de la grippe A/H1N1 que d'autres pays, a averti lundi l'Organisation mondiale de la santé Le nouveau virus du H1N1 a été détecté dans 19 pays du monde, mais a épargné pour le moment les petits pays du Pacifique sud. Pourtant, en cas de déclenchement du virus, les impacts de l'épidémie seraient plus graves qu'ailleurs, a indiqué l'OMS. Ils n'ont qu'un niveau limité de système de soins médicaux et qu'un niveau limité de services essentiels tels que l'eau potable, l'électricité et la sécurité, a fait savoir un responsable médical de l'OMS, Jacob Kool, à la Radio New Zealand. “Nous savons qu'au moment de la grippe pandémique espagnole en 1918, les pays les plus touchés étaient en fait ceux du Pacifique, dont certains ont enregistré une mortalité très élevée", a-t-il déclaré. Les autorités des îles Samoa suivent actuellement de très près trois personnes, qui, récemment venues des Etats-Unis, ont présenté des symptômes de la grippe. L'épidémie de grippe porcine est "en recul" au Mexique, mais la prudence doit rester de mise.L'épidémie a fait jusqu'à présent 23 morts (22 au Mexique et un aux Etats-Unis) et s'est propagée à 20 pays. L'OMS craint que le déclin du virus soit suivi d'un retour en force par la suite. Si le dernier bilan au Mexique, considéré comme l'épicentre du virus, a grimpé lundi de 19 à 22 morts, en majorité des femmes, et de 487 à 568 malades, l'épidémie est en "phase de recul", selon le ministre de la Santé, José Angel Cordova. "Chaque jour nous observons une diminution des cas graves et de fait, la mortalité a diminué", a-t-il poursuivi. Autre motif d'espoir, le dernier décès remonte au 28 avril. Le gouvernement se penchera lundi sur la question des écoles, fermées à Mexico depuis le 24 avril. L'OMS conseille désormais aux pays d'encourager la réduction des voyages ainsi que les rassemblements liés aux transports publics, mais elle ne recommande pas de restrictions officielles de déplacement vers les pays touchés. Les pays affectés sont en outre invités à distribuer des antiviraux et à lancer la préparation de la vaccination. Mercredi soir, l'OMS a relevé à 5 son niveau d'alerte, sur une échelle qui en compte 6, ce dernier niveau indiquant qu'une "pandémie mondiale est en cours". Dalila B.