Le respect de la période du repos biologique (saison de reproduction des poissons), qui s'étale du 1er mai au 31 août de chaque année, est "une nécessité pour la préservation des ressources halieutiques", ont réaffirmé, hier à Alger, des scientifiques et chercheurs dans le domaine de la pêche et de l'aquaculture. On nomme " repos biologique " l'arrêt de la pêche pendant la période de reproduction des poissons. C'est une manière de diminuer la pression de pêche sur les stocks. Il faut savoir que La grande majorité des poissons se reproduit par fécondation externe. Les œufs et les larves de poissons subissent donc les contraintes naturelles de leur milieu que sont la prédation, les variations de température, une trop faible salinité, des courants défavorables, un manque de nourriture, etc. Les scientifiques estiment qu'en moyenne un million d'œufs ne produit que quelques juvéniles1 (un à 10). Cette faible survie larvaire est compensée par l'émission de produits génitaux en quantité considérable. Au cours d'une même saison de ponte, un poisson femelle émet plusieurs centaines de milliers d'ovules2 , voire quelques millions d'ovules selon l'espèce et la taille du poisson. Lorsque les poissons qui forment la cohorte atteignent la taille minimale de capture et arrivent sur les lieux de pêche, l'exploitation se combine aux facteurs du milieu pour déterminer les variations d'abondance du stock. Si la pression de pêche est telle qu'il subsiste peu de reproducteurs, les risques de faibles recrutements augmentent, le stock se fragilise et son renouvellement devient problématique. Du fait de leur mode de reproduction, les poissons se regroupent au moment du frai. Certains engins de pêche les capturent alors plus aisément, notamment les chaluts, ou encore la senne tournante, et peuvent réaliser de forts prélèvements sur le stock pendant une courte période. Ainsi, il est nécessaire d'interdire l'usage des chaluts pélagiques, semi-pélagiques et ceux de fond pour pêcher à l'intérieur des zones de reproduction des poissons, est "l'affaire de l'ensemble des intervenants dans le secteur de la pêche et de la gestion des ressources halieutiques". La réglementation vigueur impose cette interdiction et a travers ce dispositif, ''il ne s'agit pas de sanctionner les pêcheurs mais de rationaliser l'accès aux zones d'exploitation et de permettre, ainsi, aux jeunes poissons d'atteindre leur maturité et de frayer (reproduction de l'espèce)". Ces experts ont recommandé à l'administration chargée de la pêche et aux professionnels du secteur de mettre à profit les différentes études élaborées par les instituts de recherche dans le but de protéger les stocks halieutiques en milieu marin ainsi que les résultats des expériences scientifiques menées en la matière. Ils ont également préconisé une évaluation permanente des ressources halieutiques en vue de les préserver et d'inculquer aux jeunes des notions de développement durable pour en faire une relève consciente. Intervenant à cette réunion, un chercheur au Centre national de recherche et de développement de la pêche et de l'aquaculture (CNRDPA) a mis en garde contre l'utilisation des engins de pêche prohibés tels que les filets dérivants ainsi que les explosifs qui détruisent, à la fois, la faune et flore marines. De son côté, le directeur général de la Chambre nationale de la pêche et de l'aquaculture, Toufik Rahmani, a mis en garde, quant à lui, contre la surexploitation des stocks de poissons que connaissent de nombreux pays du bassin méditerranéen, appelant, dans ce sens, à une ''gestion rationnelle et responsable'' des ressources halieutiques considérables que recèle l'Algérie, forte de 1.200 km de côtes. Il a indiqué également que cette rencontre s'inscrit dans le cadre d'un programme national visant à mettre en valeur l'intérêt de respecter la période de repos biologique et son rôle dans la préservation des richesses maritimes. Synthèse Dalila T.