Sur les 400 entreprises privées sondées par une enquête de l'Office nationale des statistiques, 80% utilisent moins de 75% de leurs capacités de production, dont plus de 76% à moins de 50%. C'est ce qu'a relevé une enquête menée par l'Office national des statistiques pour le 4e semestre de l'année 2008. Par ailleurs, sur 340 entreprises publiques sondées dans le cadre de cette enquête, 86% utilisent leur potentiel de production à hauteur de 75%. Toutefois, les enquêteurs de l'ONS ont conclu sur une hausse remarquable de l'activité industrielle au cours du dernier trimestre de l'année précédente, comparativement à la même période l'année 2007. A préciser que cette enquête, réalisée auprès des chefs d'entreprise porte sur le type et le rythme de l'activité industrielle et non pas sur les productions, révèle que la hausse a été "plus prononcée", au sein du secteur public. Néanmoins, quelques manquements ont été relevés par les résultats de ce sondage. En ce qui concerne par exemple l'approvisionnement en matière première, les industriels interrogés relèvent un manque comparativement aux besoins exprimés. Pour les pannes électriques, également, l'on relève qu'environ 63% du potentiel de production du secteur public et près de 84% de celui du privé ont enregistré des pannes d'électricité. Conséquence, près de 5% du potentiel de production du secteur public ont enregistré des arrêts de travail de plus de 10 jours à près de 50% des entreprises concernées à cause des ruptures de stocks et des arrêts de travail, inférieurs à 6 jours pour le secteur public et supérieurs à 12 jours pour le secteur privé, sont occasionnés par les coupures électriques. Mais en dépit de ces quelques difficultés rapportées par les enquêteurs, près de 86% des chefs d'entreprise du secteur public et plus de 50% de ceux du privé ont déclaré avoir satisfait toutes les commandes reçues. Sur le plan financier, à en croire les chiffres de l'ONS, 50% des entreprises publiques estiment que leur trésorerie est bonne, tandis que les industriels privés jugent qu'elle a connu une régression durant cette période. Ce qui explique le recours accru des entreprises privées aux crédits bancaires. En effet, près de 75% des entreprises privées ont recouru à des crédits bancaires, contrairement aux entreprises publiques, dont 25% uniquement ont sollicité les banques pour alimenter leur trésorerie. Par ailleurs, l'allongement des délais de recouvrement des créances, les remboursements d'emprunts et les charges élevées, selon les patrons du privé, continuent d'influer sur la situation de la trésorerie des entreprises. Quant aux effectifs, les représentants des entreprises publiques estiment que la tendance est à la chute et ce, à cause des départs à la retraite qui sont généralement non remplacés. En revanche, les effectifs ont augmenté chez le privé. Pour le remplacement du personnel, environ 72% des chefs d'entreprise du public déclarent, d'autre part, trouver des difficultés à recruter surtout le personnel d'encadrement. Selon ces responsables d'entreprise le niveau de qualification des candidats aux postes de travail "est insuffisant". Une opinion qui n'est partagée que par 29% des patrons du privé. Sur la complémentarité du renforcement du personnel et la croissance de la production, les représentants du secteur industriel public et les industriels privés divergent également. Près de 83% des industriels privés jugent qu'en embauchant du personnel supplémentaire, les entreprises ne vont pas produire davantage, alors que près de 75% de ceux du secteur public pensent le contraire. L'enquête rapporte que 79% des industriels privés affirment pouvoir produire davantage, seulement en réorganisant le processus de production sans renouvellement ni extension. En termes de perspectives et de prévisions, l'enquête de l'ONS rapporte que l'avis des chefs d'entreprise des deux secteurs convergent sur une éventuelle hausse de la production et de la demande. Mebarek B.