Invité du "Forum de la télévision", samedi, le ministre délégué chargé de la Ville, M. Boukerzaza, a estimé que "la modernisation de la gestion des villes est le meilleur moyen pour leur développement durable et pour leur promotion au rang des grandes métropoles". Il a aussi expliqué que "la consécration d'un développement durable dans les villes est fonction de plusieurs facteurs socioéconomiques et écologiques", précisant qu'un tel développement requiert, aux termes de la loi portant orientation de la ville, "l'élaboration de programmes de développement régionaux et locaux, la réforme de la fiscalité locale, une gestion efficiente des communes et l'exploration de ressources locales d'investissement". Revenant sur les problèmes soulevés en la matière dans différentes villes du pays, le ministre s'est dit "optimiste quant à l'avenir des villes algériennes" qui, note-t-il, "recèlent un riche patrimoine architectural, historique et culturel", faisant observer que "plus de 350 villes algériennes seraient promises à un avenir prometteur si les instruments du développement leur sont fournis". Pour ce qui est de l'aménagement des quartiers, le ministre délégué a rappelé les décrets exécutifs adoptés dans ce sens, annonçant que son département est sur le point de promulguer le "Pacte du quartier", en coordination avec le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales. Ce pacte, explique-t-il, est "un outil visant l'implication des citoyens dans la préservation de l'environnement des quartiers". Dans ce contexte, poursuit M. Boukerzaza, quatre villes pilotes ont bénéficié d'études urbanistiques visant la modernisation de leur gestion, ajoutant que ces études concerneront, prochainement, 40 autres villes et permettront la création, via Internet, d'une base de données sur les villes et les moyens de moderniser leur gestion et d'évaluer leurs programmes d'activités dans tous les domaines. Ces études, souligne-t-il, seront assorties de photos satellites permettant de suivre l'expansion anarchique des villes, protéger les terres agricoles et lutter contre la prolifération des zones d'entassement des déchets ménagers. S'agissant des quartiers manquant d'infrastructures publiques, le ministre a souligné la nécessité de "la mise en place de programmes ad hoc" en vue de mettre un terme aux quartiers dits "quartiers dortoirs". Revenant sur l'arsenal juridique mis en place pour l'amélioration de la gestion de la ville, le ministre a mis en relief l'importance de l'implication du citoyen dans "la gestion de la ville et ce, tout en œuvrant à promouvoir sa culture civique et à l'encourager à préserver l'aspect esthétique de sa ville". Concernant la construction de nouvelles villes pour pallier au surpeuplement de la majorité des grandes villes, M. Boukerzaza a souligné que "les plans relatifs à la réalisation de ces villes ont été finalisés et plusieurs entreprises étrangères et nationales ont fait part de leur intérêt pour la contribution à la réalisation de ces villes, notamment celles de Sidi Abdallah, Bouinan et Hassi-Messaoud". A propos des habitations vétustes, le ministre a estimé que cette question "requiert un traitement particulier. D'ailleurs, elle est à l'examen au niveau du gouvernement, lequel a tracé des projets pour la prise en charge de ces habitations à travers les villes d'Alger, Oran, Annaba et Constantine". Par ailleurs, pour ce qui est de la décision de la création d'un Observatoire national de la ville, M. Boukerzaza a souligné l'importance de la création de telle institution, initiative qui sera généralisée à l'ensemble des villes du pays. L'observatoire aura notamment à réaliser des programmes et études inhérents à la ville et proposer au gouvernement via le ministère de tutelle les mesures idoines pour le développement des mécanismes nécessaires à même d'associer le citoyen à la gestion de la ville. Concernant, la Journée nationale de la ville, coïncidant avec le 20 février, le ministre a précisé qu'elle offre "l'occasion pour interpeller (les différentes parties) sur les nouveaux enjeux de la ville et faire de la question urbaine une des préoccupations des citoyens et des parties concernées en vue de les inciter à contribuer à la sauvegarde de toutes les composantes, les dimensions civilisationnelles, culturelles, sociales et économiques de la ville ainsi que ses perspectives". M. Boukerzaza a, enfin, salué "le rôle du secteur de l'éducation nationale qui a consacré, à cette occasion, un thème traitant de la ville dans les trois cycles de l'enseignement".