Exposé Le ministre délégué auprès du ministère de l'Aménagement a tracé, samedi, au forum de l'Entv, les principaux objectifs et motifs du projet de loi relatif à la nouvelle politique de la ville. Rappelant la finalité du développement durable de toute ville moderne, M. Boukerzaza a déploré le fait qu'aucune de nos villes ne répond à des normes réglementaires. Il citera, à titre d'exemple, des villes nouvellement bâties telles Bouinan et Mahelma dont il dira qu'elles ne répondent pas aux règles urbanistiques requises. Le ministre délégué auprès du ministère de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, chargé de la Ville, a, de ce fait, annoncé que son département a élaboré 10 études relatives à l'extension et à l'aménagement de 28 villes algériennes. Une initiative qui vise la «réhabilitation des villes algériennes», a-t-il fait état, non sans révéler que le texte de loi prévoit désormais que tout projet de construction de nouvelles villes devra faire l'objet d'un décret. Annonçant que l'application du projet de loi sera dévolue aux collectivités locales, M. Boukerzaza a déclaré qu'à cet effet, des cartes sociales sont établies au niveau des quartiers. Parmi les motifs justifiant le projet de loi relatif à la politique de la ville, le ministre a évoqué les changements qui caractérisent les grandes villes du monde et la mondialisation des échanges, qui ont donné lieu à une «rude compétition pour attirer les investissements». De ce fait, «le gouvernement, a-t-il précisé, a créé une structure chargée de la ville et s'attelle à la mise au point de la politique de la ville» à même de conférer un nouveau visage à 597 villes algériennes. Concernant les lourdes défaillances qu'accusent nos villes, le ministre en fera état tirant un sombre bilan de la situation. Ainsi, il indiquera, comme conséquence de cet état, que «le littoral souffre d'un urbanisme démesuré au détriment des terres agricoles». M. Boukerzaza a, en outre, estimé que la politique immobilière en Algérie «ne s'est pas adaptée aux mutations qui ont marqué les différentes villes du monde», soulignant que «l'absence de plans et d'orientations a causé la détérioration des villes». Ce qui nécessite, a affirmé M. Boukerzaza, la construction de villes à l'avenir uniquement dans les Hauts-Plateaux et le Sud. Cela en raison notamment de l'extrême saturation de nos grandes villes, dont Alger qui est en état de vétusté, et qui abritent pas moins de 500 000 âmes, a-t-il rappelé. Autre grande appréhension à ce propos, l'insoutenable concentration de la population urbaine dont 70% peupleront nos villes à l'orée de 2010 et 80% en 2020.