Selon Abderrachid Boukerzaza, ministre délégué à la Ville, 20 à 25 000 logements présentent un danger certain pour leurs occupants. Il est en outre recensé 800 000 vieux bâtis. D?où l?urgence d?une «politique de la ville». C'est ce qu'a affirmé, hier, au forum de l'Entv le ministre délégué à la ville, Abderrachid Boukerzaza soulignant l?urgence d?une «politique de la ville» et la nécessité de la loi d?orientation de la ville, adoptée il y a trois semaines par le Parlement. Le ministre délégué a axé son intervention sur cette loi qui se veut «un outil d?engagement des trois partenaires intervenant dans la gestion de la ville». Il s?agit de «l?Etat et les collectivités locales, les promoteurs et le citoyen», dit-il en précisant : «Ce dernier sera concerté dans la politique de sa ville qui commence au niveau de son quartier». Déplorant l'absence d'une stratégie claire et l'absence d'objectifs bien définis dans certaines collectivités locales, le ministre s?est interrogé sur la prolifération des bidonvilles, censés diminuer avec la politique de «débidonvillisation» initiée par l?Etat et les programmes de relogement, dans le cadre de la relance économique, dont une grande partie du budget est consacrée à la réorganisation des villes. Il a, également, signalé que les vrais chiffres, portant sur les catégories d?habitations, ne sont pas disponibles, seules des estimations ont été faites. «L?Algérie compte actuellement 600 agglomérations dont 4 métropoles». Alger, à elle seule, accueille le quatorzième de la population. Selon les chiffres de ce ministère délégué, 60 % de la population vivent dans les villes. «Ce taux passera à 80 % en 2025, soit 30 millions d?urbains, l?équivalent de la population totale actuelle», a poursuivi le ministre délégué. La répartition de cette population est «déséquilibrée», puisque «65 % est concentrée au nord du pays, sur une superficie de 4 % du territoire national, 25 % sont localisés dans les Hauts-Plateaux sur une superficie de 9 % et le sud du pays représentant 87 % du territoire national, abrite seulement 10 % de la population totale», a noté l?invité du forum. «Il faudra que la ville redécouvre son rôle grâce au contrat de développement de la ville», a insisté Boukerzaza. Et d?ajouter : «Il ne devrait pas exister de disparités urbaines dans une même ville avec des cachets différents». Cependant, «la ville n?est pas seulement une entité urbanistique. C?est un moteur pour une économie locale». Il conclura : «Cette loi d?orientation permettra de ne pas rééditer les erreurs du passé». Enfin, un observatoire national de la ville sera créé, dès la parution de ladite loi d?orientation sur la ville au Journal Officiel. Une nomenclature de la ville sera enregistrée chaque année, l?observatoire se chargera du suivi et du contrôle. l Pour ce qui est des nouvelles villes, Boukerzaza a répondu aux interrogations des journalistes qu?«un master plan d?aménagement général est enfin prêt. Les dernières adoptions sont à venir. Il ne reste plus que son exécution. Les trois nouvelles villes faisant l?objet de décret, en 2002, seront réalisées. Il s?agit de Boughezoul, de Sidi Abdallah et de Bouïnan. Pour les autres, ce ne sont que des projets.» Concernant l?enveloppe financière allouée à cette réalisation, Boukerzaza a répondu qu?«il n?y a pas de budget précis pour ce genre de projet, ce genre de vision est dépassé. Ce n?est plus d?actualité les budgets déterminés au préalable.» l S?agissant du vieux bâti, le ministre délégué à la Ville, citant le ministère de l?Habitat, a parlé de 800 000 logements relevant de ce patrimoine et dont la réhabilitation a rencontré de gros problèmes, notamment celui de l?héritage pour certaines propriétés privées. Dans ce contexte, «l?Etat a suggéré un montage financier réparti comme suit : 60 % du montage est financé par les Opgi, 20 % par les APW et 20 % par les propriétaires qui n?adhèrent pas à cette proposition», a argumenté le ministre. Par ailleurs, une taxe d?habitation existe qui permet cette réhabilitation. Des opérations ont commencé à Alger, Constantine, Oran et Annaba. Selon Abdelhamid Boudaoud, président du Cnea (Collège national des experts architectes), on dénombre 3 500 000 habitations vétustes à travers le territoire national.