D'aucuns parmi les experts avertis, la frange de la société dite «urbanisée», et même les responsables du département délégué en charge de la Ville, soutiennent l'idée selon laquelle cette ambition de conférer à nos villes un environnement des plus favorables restera, peut-être pour longtemps, irréalisable en Algérie. Les observateurs indiquent que l'étau de l'anarchie urbanistique s'est resserré autour de nos grandes villes. C'est à telle enseigne que d'innommables taudis ont poussé ça et là défigurant de fond en comble le paysage urbain. Le constat est désolant à plus d'un titre et suscite des réactions des plus hostiles. Devant cette situation des plus rocambolesques, que faut-t-il faire à même de remédier au mal dont souffrent les villes algériennes? La question concerne en premier lieu le département délégué institué par l'Etat pour la gestion de la Ville. Son premier responsable, M.Boukerzaza Abderachid, qui était samedi l'hôte du forum de l'Entv, a tenté une réponse. «La consécration d'un développement durable dans les villes est fonction de plusieurs facteurs socioéconomiques et écologiques», a-t-il souligné. Il s'explique: «Ce genre de développement requiert l'élaboration de programmes de développement régionaux et locaux, la réforme de la fiscalité locale, une gestion efficiente des communes et l'exploration de ressources locales d'investissement». Cette «théorie» semble sans doute si emphatique et imposante, mais qu'en est-il cependant de son application sur le terrain? Des secteurs comme les travaux publics, les ressources en eau, l'habitat et l'urbanisme, pour ne citer que ceux-la, ont certes engagé de nombreuses actions en vue de consacrer une panoplie de projets de développement. Cependant, force est de constater que, dans le sillage de cette dynamique, l'on ne retrouve aucune implication palpable du département de M.Boukerzaza. Ce dernier récuse catégoriquement cette idée en mettant en avant les efforts consentis dans le cadre de la stratégie tracée par son département. De ces efforts, il a énuméré la création, dans un futur proche, de l'Observatoire national de la ville, l'institution du Prix de la meilleure ville pour lequel un sondage couvrant quelque 32 villes, a été déjà réalisé et aussi la consécration des thèmes traitant de la ville dans les différents cycles de l'enseignement scolaire. Cependant, toutes ces actions sont peu connues de la majorité des citoyens et ces derniers ne sont point associés dans le développement de leur propre ville. S'agit-il d'un problème de communication? Possible, et le ministre délégué Boukerzaza semble être de cet avis. Enfin, M.Boukerzaza a aussi précisé que «les plans relatifs à la réalisation de ces villes ont été finalisés et plusieurs entreprises étrangères et nationales ont fait part de leur intérêt pour la contribution à la réalisation de ces villes, notamment celles de Sidi Abdellah, Bouinan et Hassi Messaoud».