C'est à un véritable processus d'innovation que s'apparente l'intelligence économique, dont la cruciale adaptation est plus qu'incontournable dès lors qu'elle s'impose comme un nouveau facteur de production, ou un capital réel. Sa mise en œuvre nécessite des moyens importants, tant matériels qu'en matière de compétence. C'est ainsi que l'expert international en ressources humaines et en communication, M'hamed Bitouri, a présenté le concept de l'intelligence économique lors d'une conférence qu'il a donnée à Tizi Ouzou à l'initiative de l'INSIM (Institut international de management). Tout en faisant allusion aux entreprises algériennes, dont la bataille de la compétitivité ne saurait être gagnée sans l'adaptation à la nouvelle donne, ce spécialiste présentera d'emblée les différents types de veille dans le sillage de l'intelligence économique. Cette dernière englobe donc, entre autres, la veille d'acquisitions, qui recommande la nécessité de s'informer des acquisitions dans le secteur dans lequel l'entreprise évolue, et ce, que ce soit les acquisitions matérielles, en savoir-faire, en moyens de communications ou concepts de marketing. La veille boursière qui n'est pas moins importante à partir du moment où la Bourse influe remarquablement sur le cours des matières premières, et cet enjeu est aisément illustré par l'influence qu'exerce le Wall Street dans la sphère financière internationale. La veille commerciale permet de s'informer sur les activités de l'entourage immédiat de l'entreprise et la veille concurrentielle qui permet de s'informer sur les mutations et les choix stratégiques des concurrents potentiels de l'entreprise. La veille administrative et juridique devient, elle aussi, d'une importance non moindre dans un environnement où toute entreprise doit avoir connaissance de l'environnement réglementaire de tout marché à conquérir potentiellement. Les nouvelles tendances du marché laissent place également, estime l'expert Betouri, à « la veille médiatique qui représente, pour les juifs par exemple, un troisième facteur de réussite après l'or et le pétrole». Intervient aussi dans ce même contexte la veille stratégique qui nécessite « l'analyse de toutes les combinaisons et de sources d'intérêts en s'appuyant notamment sur la communication et le marketing». Même si en Algérie, la culture de l'intelligence économique n'est pas fortement ancré dans le monde entrepreneurial, mais il est utile de souligner les enjeux primordiaux de cette nouvelle donne, dont, « mettre en place les mécanismes nécessaires pour obtenir l'information à temps et de la diffuser au moment idoine». Il s'agit également pour les entreprises de se doter de moyens qui permettent d'analyser les informations collectées pour pouvoir anticiper et éviter à ce que l'information diffusée n'ait un effet inverse sur la stratégie de développement adoptée par l'entreprise elle-même. Les enjeux de l'intelligence économique sont ainsi tellement importants que les entreprises sont appelées à installer au sein de leurs structures mêmes des services ou des cellules de veille. Sur un plan beaucoup plus large, la veille stratégique vise aussi à défendre les intérêts de l'Etat dans son ensemble. Pour illustrer cet impératif, l'expert citera l'exemple des relais marocains qui évoquent ces derniers avec persistance la nécessité de rouvrir les frontières avec l'Algérie parce que leur pays subit rudement les affres d'une conjoncture économique mondiale des plus difficiles. M. Amani