La Commission européenne a ouvert les discussions sur les possibilités de pêche dans les eaux communautaires (hors Méditerranée) pour l'année 2010.Le document constate que la reconstitution des stocks ne s'opère pas car les prélèvements restent trop élevés. " La reconstitution des stocks n'a que peu progressé depuis la réforme de la politique commune de la pêche de 2002. L'une des raisons en est que les possibilités de pêche ont systématiquement été fixées à des niveaux trop élevés pour permettre aux stocks de se reconstituer ". Publiant mardi 12 mai le document qui va servir de bases aux discussions pour l'établissement des quotas de pêche dans les eaux communautaires, la Commission européenne a été on ne peut plus claire. Elles estiment que " plus de 80 % des stocks de l'UE sont actuellement surexploités, contre 28 % en moyenne au niveau mondial ". Et cela, avec une large incertitude puisque pour près de deux tiers des stocks, les scientifiques refusent de se prononcer en raison du peu de fiabilité des déclarations des pêcheurs. La Commission se veut cependant souple, là où nombre de spécialistes et de scientifiques se prononcent pour des mesures immédiates et draconiennes. " La situation engendrée par la surpêche est grave, mais les plans de gestion pluriannuels fonctionnent et certains stocks montrent déjà des signes de reconstitution. Cela signifie que l'approche à long terme est la voie à suivre " a estimé le commissaire Borg lors de la présentation du document. La Commission insiste cependant sur la suppression progressive des rejets de petits poissons pêchés. Cette année, " l'écrémage " est ainsi interdit dans la mer du Nord et dans le Skagerrak, et cela pourrait être étendu en 2010. Les pays membres ont jusqu'au 31 juillet pour faire connaître leurs positions qui, rappelons-le, ne concernent pas la Méditerranée où seul le thon est limité ou interdit les saisons. La Commission présentera à l'automne ses propositions, puis le Conseil tranchera. En attendant, le quotas de pêche de thon rouge sont remis en cause par de nombreux pays. la Turquie passe outre les quotas. Selon Greenpeace, le gouvernement turc a dénoncé le quota de 683 tonnes qui lui avait été octroyé et s'est auto-attribué un volume de capture non limité pour la saison 2009. D'autre part, selon les informations de Greenpeace, plusieurs débarquements illégaux de thon rouge ont eu lieu. Il s'agit pour l'ONG de deux faits inquiétants car la Turquie dispose actuellement de la plus importante flotte en mesure de capturer du thon rouge en Méditerranée. Les médias turcs et italiens ont également recensés des débarquements de thon rouge de Méditerranée en sous taille dans différents ports, assure Greenpeace. Opérés sur plusieurs sites turcs situés sur le rivage de la Mer Egée, ces débarquements de thon rouge de Méditerranée s'effectuent sans aucun contrôle. Cette situation ne fait qu'aggraver l'état déjà critique du stock du thon rouge. Le débarquement illégal que Greenpeace a documenté à Karaburun n'est donc qu'un triste exemple de ce qui se passe quotidiennement dans plusieurs ports de la mer Egée dotés de flottilles similaires. D'autres débarquements en sous taille, effectués en Italie, ont quant à eux donné lieu à des saisies opérées par les autorités : une tonne de thon rouge sous taille à Messine et 15 tonnes non inscrites sur les documents de capture à Brindisi. Cette année, un nouveau " plan de reconstitution " permettra de pêcher un tonnage encore supérieur de 47% à la préconisation scientifique, un chiffre qui relativise fortement l'éventuelle efficacité de ce plan. Dalila B